jeudi 24 septembre 2015

Gala d'ouverture de la saison


La Première saison de Benjamin Millepied a commencé par un gigantesque faux pas. Le gala d’ouverture bling bling qui n’avait que peu à voir avec la danse et qui de plus réservait le Défilé du ballet à une élite, celle de l’argent et du pouvoir. 
Le Défilé, c’est le rendez-vous annuel des danseurs et des balletomanes, c’est un moment de communion unique presque fait pour célébrer ce rapport entre le danseur, ici dans son rôle de femme et d’homme, et le public qui va l’acclamer pour ce qu’il est. La relation affective entre le danseur et le balletomane s’exprime librement au cours du défilé. C‘est aussi une présentation organique de toute la compagnie et de l’école de danse à apprécier comme un objet d’art brut, le seul moment de l’année où tous les danseurs sont en scène en même temps. Cette saison, cette célébration unique n’a pas eu lieu.

Au-delà de cet échec relationnel, ce gala avait déjà bien mal commencé sur le papier du point de vue de la danse. On change la musique du Défilé, on supprime le Robbins de la triple affiche qui suivait au profit d’un battage médiatique de la création du directeur du ballet et du Balanchine qui précédaient le Défilé privatisé. D’office, on avait décidé de ne pas célébrer la danse mais le partying. Pour commencer, on invite des célébrités qui se font photographier devant un calicot, on reçoit la ministre et même le Président de la République, puis on expédie vite fait la danse pour souper et faire la fête. 

Est-ce pour ça d’ailleurs que la danse n’y fut pas très brillante, la création, Clear, Loud, Bright, Forward  tant médiatisée s’avérant quelconque, une chorégraphie sans véritable direction artistique et devenant bien vite ennuyeuse. Le Thème et Variations de Balanchine souffrait visiblement d’un manque de répétition. Benjamin Millepied avait très envie de célébrer sa nouvelle étoile, Laura Hecquet, mais voilà, elle n’est pas faite pour ce ballet. Elle court sans cesse derrière la musique, souvent à la limite du déséquilibre et terminant même sur une main sa première variation. Son partenaire Josua Hoffalt est un peu plus à l’aise mais il y a un je ne sais quoi de débonnaire dans son attitude sur scène qui laisse penser que ce n’est pas le style de danse dans lequel il s’épanouit et il se contracte avec une partenaire, un peu trop grande pour lui peut-être. Le Défilé enfin, la musique de Wagner est d’autant moins adaptée que le public n’est pas familier de cet exercice et le subit sans savoir quoi faire. Les danseurs défilent presque tristement alors que la musique de Berlioz habituellement utilisée les galvanise et les magnifie. Un triste jour pour le Ballet de l’Opéra de Paris

mercredi 23 septembre 2015