Les ballets de Maurice Béjart portent le parfum d'une époque. Parfois, on les trouve datés avec l'inconvénient majeur de la proximité de l'époque à laquelle ils appartiennent qui n'introduit pas une frontière assez nette entre l'art établi et l'art qui se fait. Il y a néanmoins une fabuleuse force du mouvement qui se décline sous plusieurs aspects. Une force intérieure dans Serait-ce la mort?, pièce très austère qui intime le silence et la réfléxion, un écho menaçant de son propre soi.
Dans l'Oiseau de feu, la force jouissive et bucolique des solistes s'oppose à l'investissement militaire du corps de ballet. Les liens se forment et se déforment, l'espoir demeure... Un regret, les différents solistes manquent un peu de charisme pour transcender le ballet assez simple alors que les oiseaux phenix (Sébastien Bertaud et Vincent Chaillet) sont absolument sidérants...
Le Sacre du printemps est peut-être l'oeuvre qui a le mieux surmonté l'épreuve du temps, petite construction narrative et puissance jubilatoire des corps.