vendredi 31 décembre 2010

Odette

Emilie Cozette

lundi 27 décembre 2010

Odile

Emilie Cozette

dimanche 26 décembre 2010

Odette et Siegfried

Stéphane Bullion - Emilie Cozette

Siegfried

Stéphane Bullion

lundi 20 décembre 2010

Odette et Rothbart

Stéphane Bullion - Ulyana Lopatkina

lundi 13 décembre 2010

George Balanchine-Trisha Brown-Pina Bausch 10-31 décembre 2010



Apollon
Musique originale - Igor Stravinski
Chorégraphie - George Balanchine (1928)
Ballet entré au répertoire du Ballet de l’opéra de Paris le 21 mai 1947


O Zlozony / O Composite
Musique -  Laurie Anderson
Chorégraphie - Trisha Brown
Décor -  Night Sky #18 (1999)
Costume -  Elisabeth Cannon
Lumières -  Jennifer Tipton
Ballet créé pour le Ballet de l’Opéra de Paris le 17 décembre 2004
Musique enregistrée


Le Sacre du printemps
Musique originale - Igor Stravinski
Chorégraphie - Pina Bausch (1975)
Scénographie, Costumes et lumières - Rolf Borzik
Ballet entré au répertoire du Ballet de l’Opéra de Paris le 9 juin 1997

Orchestre de l'Opéra national de Paris
Direction musicale - Vello Pähn

mercredi 1 décembre 2010

lundi 29 novembre 2010

Le Lac des cygnes 29 novembre 2010 - 5 janvier 2011


Ballet en quatre actes
Sujet de Vladimir Begichev et Vassili Geltser
Musique - Piotr Ilyitch Tchaikovski
Chorégraphie et mise en scène - Rudolf Noureev d'après Marius Petipa et Lev Ivanov
Décors - Ezio Frigerio
Coostumes - Franca Squarciapino
Lumières - Vinicio Cheli

Orchestre Colonne
Direction musicale - Simon Hewett
Production créée pour le ballet de l'Opéra national de Paris le 20 décembre 1984

Stéphane Bullion (Wolfgang)

Argument (source : Opéra national de Paris)
 En gris, différence du découpage musique/chorégraphie  Noureev

Prologue, vision anticipée du dénouement
 
Stéphane Bullion - Karl Paquette (Siegfried)


ACTE I
1 Scène : Fête au palais - 2 Valse - 3 Scène (allegro moderato) - 4. Pas de trois (sauf la séquence II) (Le n°5 passe à l'acte III pour le pas-de-deux du « Cygne noir ») - 6 Pas d'action (ici le précepteur Wolfgang et le Prince) - 7 et 8 Danse des coupes (bal et polonaise - dansée, ici, uniquement par des garçons) Ajout d'une variation pour Siegfried : la séquence II - andante sostenuto - du n°4 - 9 Finale (le Prince - qui, dans les versions traditionnelles, part pour la chasse - reste ici, seul en son palais)
Béatrice Martel (La reine) - Karl Paquette - Stéphane Bullion

On fête l'anniversaire du prince Siegfried. Wolfgang, le précepteur du jeune homme, lui présente les invités.
La Reine, mère du Prince, entre accompagnée des chevaliers. Elle convie l'assemblée à se réjouir avec elle : bientôt le prince va prendre femme. Il devra demain, la choisir parmi les jolies jeunes filles qu’elle a fait venir.

Stéphane Bullion - Karl Paquette

Le Prince semble absorbé par d'autres pensées. Le précepteur essaie de le ramener à la réalité, aux devoirs qui l'attendent, mais déjà l'esprit de Siegfried s'est évadé.


ACTE II
10 Ouverture - 11 Entrée d'Odette - 12 Entrée des Cygnes - 13 Danse des Cygnes séquences de l à VII mises dans l'ordre suivant : I. Valse, V. Pas d'action : adage , (Odette et le Prince) - IV. Petits Cygnes (allegro moderato) - VI. Grands Cygnes, III. Variation du Prince (habituellement coupée), II. Variation d'Odette (moderato assaï), VII. Coda - 14 Finale


Le Prince - perdu dans ses songes – voit surgir une femme-cygne, toute blanche, la tête ornée d'une petite couronne. Emerveillé, Siegfried s'approche d'elle : elle lui confie qu'elle est princesse, que son nom est Odette et qu'elle a été changée en cygne - ainsi que d'autres jeunes filles victimes, comme elle, des sortilèges du méchant Rothbart ; elle ne pourra être délivrée de ce maléfice que par celui qui lui donnera son amour pour toujours. Touché, Siegfried offre à Odette d'être son sauveur.

Malgré les interventions d'un grand oiseau de proie (Rothbart) qui trouble leur doux entretien, Odette et Siegfried échangent d'amoureux serments. Les compagnes-cygnes d'Odette forment un rempart de leurs ailes, pour les protéger des agressions de Rothbart.

Emilie Cozette - Karl Paquette

Siegfried demande à Odette de se rendre au bal que demain la Reine, sa mère, donne au Palais et au cours duquel il doit choisir celle qui sera sa femme. Il la prie instamment de venir, car c'est elle qu'il veut épouser. Odette proteste que cela lui sera impossible : sa condition de cygne le lui interdit. Siegfried, alors, affirme qu'il ne veut pour épouse aucune autre femme et jure à Odette une fidélité éternelle. Adieux. Avec l'aurore, les apparitions se dissipent. Le Prince reste bouleversé.

ACTE III
15 Entrée des invités - 16 Danse des nains (entrée de la Reine).- 20 Danse hongroise (czardas) - 21 Danse espagnole différents - 22 Danse napolitaine - 23 Mazurka - 17 Valse (présentation des fiancées) - 18 Allegro (entrée de Rothbart et d'Odile) Le n°l9 est - en partie - reporté à l'acte suivant et fait place au pas d'action du « Cygne noir» 2  sur la musique du n°5 de l'Acte I, avec ajout d'une variation pour Rothbart (valse également tirée de ce n°5 de l'acte I) - 24 Finale

Karl Paquette - Emilie Cozette (Odile) -  Stéphane Bullion (Rothbart)

Dans le palais en fête, le maître de cérémonies donne le signal des réjouissances. La Reine conduit son fils, un prince Siegfried qui semble absent, comme étranger au monde qui l'entoure.

Après le divertissement des danses folkloriques des pays ayant envoyé leurs ambassadeurs, on présente au Prince les jeunes filles susceptibles de retenir son attention, et parmi lesquelles il pourrait choisir sa future épouse.

Stéphane Bullion - Karl Paquette
Il les refuse toutes. Quand, soudain, survient une créature mystérieuse, qui ressemble à Odette étonnamment.
C'est elle, à n'en plus douter ! Comme envoûté par cette image, Siegfried ne voit qu'elle, n'entend plus qu'elle, en qui il croit reconnaître sa bien-aimée.
Elle n'est pourtant qu'Odile, la fille de Rothbart que celui-ci - par un de ces tours de magie qui lui sont familiers - a transformée en sosie d'Odette. Et c'est elle que le Prince, abusé par la supercherie, demande en mariage.
Rothbart triomphe : Siegfried vient de se parjurer, perdant à jamais celle qu'il aimait. Odette ne pourra plus être sauvée.

Stéphane Bullion- Emilie Cozette


ACTE IV
25 Ouverture - 26 Entrée des Cygnes - 27 Danse des Cygnes - 28 Entrée d'Odette - 29 Scène finale (entrée du Prince)  Adage sur la musique de la séquence III du n° 19 de l'Acte III Tempête

Siegfried, prenant conscience de sa lamentable erreur, s'abîme dans son chagrin. La vision du lac se renouvelle. Au milieu des cygnes, ses soeurs infortunées, Odette pleure son amour perdu. Tout est fini.

Emilie Cozette - Karl Paquette

La "trahison" de Siegfried - même involontaire - entraîne l'accomplissement du mauvais sortilège : Odette ne pourra, désormais, recouvrer sa forme humaine.

Traversé par le remords, le Prince supplie Odette de lui pardonner. Trop tard. Rothbart enlève Odette à Siegfried. Le rêve est brisé.

Stéphane Bullion - Emilie Cozette - Karl Paquette

samedi 27 novembre 2010

Rencontre Apollon

Emilie Cozette (Terpsichore) - Hervé Moreau (Apollon)
Rencontre autour d'Apollon, Amphithéâtre Bastille, 27 novembre 2011
Avec Emilie Cozette et Hervé Moreau
Laurent Hilaire (maître de ballet) et Kathy Ernould (chef de chant)

dimanche 21 novembre 2010

samedi 20 novembre 2010

samedi 13 novembre 2010

Rencontre Lac des cygnes

Christophe Duquenne (Siegfried)


Rencontre autour du Lac des Cygnes, Amphithéâtre Bastille, 13 novembre 2010
Avec Christophe Duquenne et Ludmila Pagliero
Patrice Bart (maître de ballet) et Elena Bonnay (chef de chant)

mardi 9 novembre 2010

Paquita


Stéphanie Romberg - Guillaume Charlot - Stéphane Bullion


Cette saison a présenté une belle variété de Paquita, ballet snobé par les anciens, si l’on excepte Marie-Agnès Gillot et Karl Paquette qui se sont unis pour défendre le style Lacotte contre la jeunesse montante, mais tout à fait à la hauteur dans l’ensemble.
Paquita est un ballet aux pas compulsifs soutenus par une musique pompière qui lassent quand même très vite et dans ce contexte, l’investissement des danseurs dans le petit plus qui fait passer la logorrhée chorégraphique était largement bienvenue.

 Marie-Agnès Gillot - Karl Paquette

Avec Marie-Agnès Gillot, virtuose de l’absolu, il ne semble y avoir d’apesanteur que lorsqu’elle doit frayer avec son partenaire, un Karl Paquette pourtant zen jusqu’au bout des doigts. Le feu et le coton font relativement bon ménage et le piment apporté par Vincent Chaillet a fait de ce trio une distribution finalement pas si déséquilibrée qu’il n’y paraissait au premier abord, tant au point de vue déploiement scénique que de l’interprétation et la complémentarité des uns et des autres. Des représentations solides techniquement, rondement épaulées par un Iñigo autoritaire et charismatique et une Paquita éclatante de facilité, un humour second degré très bien assumé, théâtral juste ce qu’il faut pour ne pas forcer l’incongruité de leur appariement et s’en accommoder même  avec intelligence.

Nicolas Paul
Les défections en masse chez les danseurs masculins ont assorti une deuxième fois Karl Paquette à une danseuse improbable. Tout du moins l’ennui distillé par l’interprétation terne d’une Myriam Ould-Braham à la danse particulièrement lisse et éteinte a permis à ce dernier de faire ressortir une personnalité sur scène plus flagrante qu’avec Marie-Agnès Gillot. L’Iñigo noir et trouble de Nicolas Paul a également souffert du manque de répondant de cette Paquita bien trop scolaire, seule véritable déception de cette série.

Stéphane Bullion - Emilie Cozette

Stéphane Bullion, Emilie Cozette et Yann Saïz, sont les plus romantiques et se servent de tout pour construire autour de cette histoire assez maigre, une véritable comédie : ils ancrent dans une danse dont ils délimitent bien les fonctions, l’insoutenable excitation du flirt et de la jalousie et en imposent avec la grandeur sereine de leur dernier acte.
L’équipe réunie très homogène, vraiment rodée à l’art de comédie, a fait décoller l’histoire vers un burlesque de bon ton, délicatement servi par des artistes subtiles et sur la même longueur d’onde. Pour l’occasion, Stéphane Bullion se pare à bon escient de son rare et précieux sourire et Emilie Cozette d’une autorité lumineuse.

Emilie Cozette - Yann  Saïz

Emilie Cozette fait montre dans ce ballet à la fois d’une maîtrise scénique tant envers le puissant gitan au cœur tendre de Yann Saïz qu’elle soumet avec un savoir faire malicieux, que vers le doux et naïf Lucien tour à tour rêveur et romantique au premier acte, ingénu et curieux dans la scène de la taverne, puissant et protecteur dans le grand pas.

Stéphane Bullion - Emilie Cozette


L’éblouissante Dorothée Gilbert aurait pu briller encore plus si elle avait été soutenue par ses partenaires, un Mathieu Ganio compassé sur le plan dramatique, manquant un peu de mordant techniquement, et à l’inverse un Stéphane Phavorin en excès théâtral qui fait qu’en dernier lieu, elle donnait l’impression de danser seule et, presque uniquement pour elle, rejetant ses partenaires aux marges de l’histoire au profit d’une démonstration personnelle de technicité. Ballet narratif ? Que nenni !

Ludmila Pagliero
Pauline Verdusen - Séverine Westermann

Mathieu Ganio, peut-être étouffé par l’exubérante Dorothée, a paru plus à l’aise avec la sereine Ludmila Pagliero. Le couple est en effet plus équilibré et la danseuse s’est très intelligemment adaptée au jeu un peu maladroit du danseur. Comme Dorothée Gilbert, elle n’a pas non plus été servie par l’Iñigo d’Allister Madin qui semblait sortir d’une caricature de bande dessinée, mais on accorde à la jeunesse du danseur ce qui semble plus problématique chez Stéphane Phavorin qui a trop tendance à tirer sur le comique ridicule des rôles qui ne sont parfois qu’humour caustique, voire sans humour du tout. Ludmila Pagliero avec une danse fluide et intégrée dans l’histoire a quand même imposé une Paquita des plus plaisantes.
Cette production créée en 1981 et souvent reprise a par ailleurs montré l’excellence du corps de ballet, peut-être est-il  temps de tourner la page sur ce succès. 

Pauline Verdusen - Stéphane Bullion - Marie-Solène Boulet - Emilie Cozette


dimanche 7 novembre 2010

lundi 1 novembre 2010

Artistes

Le Jeune homme et la mort - Stéphane Bullion

jeudi 28 octobre 2010

Les danseurs de l'ONP en photos

A l'occasion de l'exposition Danseurs, portrait et mouvement à la Gallery Serge Bensimon de photographies de danseurs de l'Opéra de Paris réalisées par Christian Lartillot, signalons le catalogue qui comprend également des clichés non exposés. Une deuxième série est prévue.


Catalogue disponible à la Gallery Serge Bensimon, 111 rue de Turenne, Paris 3e.
Danseurs : Eleonora Abbagnato, Jérémie Bélingard, Stéphane Bullion, Alessio Carbone, Emilie Cozette, Nolwenn Daniel, Aurélie Dupont, Mathieu Ganio, Dorothée Gilbert, Marie-Agnès Gillot, Mathias Heymann, Mélanie Hurel, Nicolas Le Riche, Delphine Moussin, Karl Paquette, Laëtitia Pujol,  Stéphanie Romberg, Muriel Zusperreguy


Rappelons le  livre d'Anne Deniau sur Nicolas Le Riche aux éditions Gourcuff Gradenigo...


...et celui d'Elina Brotherus paru aux Editions Textuel

Danseurs : Stéphane Bullion, Juliette Gernez, Laura Hecquet, Florian Magnenet, Nicolas Paul, Alice Renavand

jeudi 21 octobre 2010

Paquita 18 octobre - 7 novembre 2010


Paquita
Ballet en deux actes
Livret - Paul Foucher et Joseph Mazilier
Musique -  Edouard-Marie-Ernest Deldevez et Ludwig Minkus adaptée et orchestrée par David Coleman
Adaptation et chorégraphie - Pierre Lacotte d'après Joseph Mazilier (1846) et Marius Petipa (1881)
Décors et costumes - Luisa Spinatelli
Lumières - Philippe Albaric

Orchestre de l'Opéra national de Paris
Direction musicale - Philippe Hui
Production créée pour le ballet de l’opéra national de Paris le 25 Janvier 2001

Stéphane Bullion - Emilie Cozette


La description synoptique du ballet se trouve dans l'entrée sur le ballet de 2007 "Paquita 11-31 décembre 2007"

Stéphane Bullion - Emilie Cozette

lundi 11 octobre 2010

Hommage à Roland Petit

Stéphane Bullion,  Emilie Cozette et Nicolas Le Riche saluent Roland Petit

dimanche 10 octobre 2010

Roland Petit

Eleonora Abbagnato
Le rendez-vous

Trois ambiances pour trois ballets où l’incursion du domaine fantastique distancie d’une manière ou d’une autre, tout autant que la marque d’une époque, la scène du spectateur. Pourtant, mis bout à bout, il est facile de comprendre ce qui a fait oublier Le Rendez-vous et Le Loup, malgré leur charme désuet, et ce qui a propulsé Le Jeune homme et la mort, dans le panthéon des œuvres modernes.
Les  ballets choisis pour cette ouverture de saison étaient plutôt des odes à la danse masculine, mais cette soirée consacrée à Roland Petit était l’occasion de retrouver sur scène, trois danseuses aux ressources multiples absentes la majorité de la dernière saison pour diverses raisons, Eleonora Abbagnato, Isabelle Ciaravola et Laëtitia Pujol.

Le rendez-vous

Yann Saïz
Dans le Rendez-vous une confrontation entre la scénographie dépouillée d’un décor savamment teinté époque seconde guerre mondiale et le surnaturel, le destin incarné par Michaël Denard, crée une ambiance un peu instable entre le matérialisme à effet nostalgique de la chanson de rue, interprétée par Pascal Aubin, le tango infernal de la fin, et des passages plus abstraits où Jeune homme et bossu dansent insouciants.  
Reste que cette suite de scénettes assez brèves qui s’enchaînent un peu linéairement pour dessiner clairement une histoire, qui n’est pas si aisée à restituer dans la chorégraphie, manque d’une force conductrice qui s’incarnerait dans la danse, au lieu de reposer sur le charisme d’un danseur, pas toujours existant. Pourtant, si pour entrer dans le ballet, on attend avec impatience le pas de deux final où la plus belle fille du monde va liquider le jeune homme, c’est parce que le Jeune homme a su nous intéresser à l’histoire, en particulier Nicolas Le Riche ou un éblouissant Yann Saïz, remplaçant grand luxe, qui se glissent à merveille dans ce rôle où la désinvolture est un maître mot  jusqu’au dernier coup fatal.

Alice Renavand - Yann Saïz
Dans ce pas de deux qui est le seul moment de danse un peu soutenu du ballet, on trouve la patte de Roland Petit, mais la danseuse, même charismatique comme Isabelle Ciaravola ou voluptueuse comme Eleonora Abbagnato, contrainte par ses hauts talons, n’arrive pas à faire oublier la musique  de Vladimir Kosma et la superficialité de la chorégraphie. C’est plus dans les attitudes et les regards qu’on trouve alors chez les danseurs, ce liant hypnotique caractéristique de Roland Petit.

Isabelle Ciaravola - Nicolas Le Riche


Le loup

Stéphane Bullion

Le Loup pénètre dans l’univers fantastique plus explicitement. Là aussi, c’est dans la délicate facture des pas de deux des héros que l’on trouve l’enchantement du ballet et le duo Stéphane Bullion/Emilie Cozette invite à la rêverie. Il s’oppose aux débordements trop narcissiques de la bohémienne et du Jeune homme même si ceux-ci, par opposition, n’en rendent la terrible condition du loup que plus prenante. L’animal emprisonné et victime de l’homme se révèle au contact de la belle, apprivoisé par sa douceur et s’éveille à l’amour avec une grâce touchante. Le couple dans une onde poétique s’isole dans la douceur et le rêve jusqu’à ce que la triste réalité les rattrape. Car même dans les contes féeriques, le bonheur extra normatif irrite et l’entourage condamne l’impudence de la bête à avoir séduit la belle.

Stéphane Bullion - Ludmila Pagliero

L’émerveillement des rapports entre le loup et la jeune fille,  soutenu par une musique très directrice, quasi narrative en elle-même d’Henri Dutilleux, parvient à maintenir l’intérêt du spectateur dans ses quelques méandres, même si la portée de cette œuvre est plutôt restreinte comme on peut le constater lorsque les interprètes n’arrivent pas à se glisser dans l’histoire. On trouve chez Benjamin Pech et Laëtitia Pujol, une lecture trop linéaire et trop peu subtile de la nature fantastique du conte qu’ils tirent plus vers le grotesque que vers la poésie. Le charme naïf du ballet nécessite en effet une distribution pleine de tact et subtilité, une croyance en l’histoire enchantée, car le loup n’est pas une bête féroce caricaturalement surpuissante, mais plutôt un animal misérablement réduit à la captivité qui va trouver un espoir d’humanité chez la belle.

Stéphane Bullion - Emilie Cozette
C’est avec Emilie Cozette que toute la magie de la fable est la plus apparente. Elle trouve ici  un écrin pour exprimer à la fois une ingénuité et un aplomb qui la révèle amoureuse et sincèrement animale à son tour pour défendre son loup maltraité. Stéphane Bullion promène son regard mélancolique et poétique sous un maquillage qui lui dessine un profil inquiétant, rendant par là même toute gestuelle déplacée inutile pour imposer son animalité. Il porte dans ses yeux, toute la misère de sa condition.

Stéphane Bullion - Ludmila Pagliero

Les hasards des blessures ont fait partager le même loup à Emilie Cozette et Ludmila Pagliero. Mais alors qu’Emilie Cozette pénètre le tissu narratif avec une douceur naturelle qui rend son loup délicatement amoureux et soumis, Ludmila Pagliero y insère une théâtralité très touchante qui le rend plus sauvage et inquiet. La mort n'en est que plus pathétique et la dépouille du loup, gisant sur scène esseulée appelle avec désillusion à la réflexion sur l'intolérance.


Le jeune homme et la mort

Stéphane Bullion
Le Jeune homme et la mort est un ballet où la personnalité du danseur tire les émotions dans une direction ou une autre. Cette année, trois d’entre eux avaient retenu l’attention de Roland Petit, Jérémie Bélingard et son énergie sans faille, Stéphane Bullion et sa sensualité désespérée,  Nicolas Le Riche et sa cérébralité aiguë. Trois Jeunes hommes différents donc qui ont développé avec brio face à Alice Renavand pour le premier et Eleonora Abbagnato pour les deux autres, une force, tendue pour Jérémie Bélingard, teintée de fragilité pour Stéphane Bullion ou pleine d’inexorabilité pour Nicolas Le Riche. 

Eleonora Abbagnato - Stéphane Bullion

Le jeune homme de Jérémie Bélingard est au bord de la folie et tout chez lui affleure la violence physique passé l’affectation du début, on attend à chaque instant un débordement vers l’extrême tant sa pathologie semble marquée par des mouvement très tendus. Il n’y a pas d’issue possible à son affrontement avec la jeune fille et la mort. La conduite à sens unique de son personnage monolithique est spectaculaire grâce à la prouesse physique qu’il déploie, peut-être quelquefois aux dépens d’une touche d’humanité qui ferait plus entrer le spectateur dans son jeu mais qui a toutefois la vertu de laisser celui-ci sans souffle. Jérémie Bélingard évacue les difficultés techniques comme des outils pour se martyriser encore plus et refuse le dialogue avec Alice Renavand, d’autant plus brutalement cruelle avec lui. Leurs représentations sont noires et sans espoir, d’une intensité rare.
A l’inverse, Stéphane Bullion et Nicolas Le Riche se servent plus des moments techniques de la chorégraphie pour faire passer des nuances dans leurs personnages, des fragilités ou des coups de colère dans certains moments presque ralentis avec des sauts qui construisent la tension intérieure et complexe de leur personnage. Ils dressent un jeune homme qui se nourrit au fil des quinze minutes que dure le ballet des démonstrations physiques mais aussi de leurs interactions avec leur partenaire.

Eleonora Abbagnato - Stéphane Bullion

Nicolas Le Riche est, plus encore que Jérémie Bélingard, très sexuel, alors que Stéphane Bullion joue d’une sensualité parfois exacerbée qui l’installe dans la première partie dans la mélancolie. Il fait peut-être plus jeune homme que ses deux collègues plus mûrs, impression née du personnage retenu qui semble sortir de l’adolescence. La manière dont il reçoit avec candeur les faveurs d’Eleonora Abbagnato semble lui faire oublier un moment son désespoir, comme s’il n’arrivait pas à croire que leur histoire était terminée alors que chaque moment pris par Jérémie Bélingard et Nicolas Le Riche semblent les faire agir comme si rien n’était perdu, ou tout du moins indiquent qu’ils ne renonceront pas.

Eleonora Abbagnato - Stéphane Bullion
Ainsi, l’explosion de douleur après le saut de l’ange n’en est que plus spectaculaire chez Stéphane Bullion qui paraît alors prendre conscience d’une force en lui qui le détruit peut-être plus qu’elle ne le sert. La richesse de son interprétation réside également dans les diverses nuances de son regard et son extrême fragilité, cette apparence cristalline dans un corps gigantesque par rapport à Eleonora Abbagnato, tout en noirceur implacable. Stéphane Bullion frémit à chaque instant et des ondes semblent parcourir son corps. Plus encore que son interprétation qui fleure constamment le drame, Stéphane Bullion met son âme à nue d’une manière prodigieusement angoissante.

Eleonora Abbagnato - Nicolas Le Riche

Nicolas Le Riche peaufine son personnage au fil des ans, un Jeune homme qui mûrit inexorablement avec lui mais à qui il laisse des libertés selon les jours tout en axant sur cette intériorité très réflexive. On dépasse ici la maestria technique et l’intelligence de la scène, Nicolas Le Riche crée en harmonie avec ses sensations et décline des variantes d'un jeune homme toujours très torturé.
Stéphane Bullion et Nicolas Le Riche  trouvent chez Eleonora Abbagnato une interprète exceptionnelle. Hyper sensuelle avec Stéphane Bullion dont elle répond parfaitement au jeu de la défiance avec un amusement pervers, elle est implacable avec Nicolas Le Riche, plus résistant à son emprise. Sa façon de révulser les yeux ou d’arborer des sourires mystérieux ou carnassiers dans ses propres moments de jouissance, sexuelle ou non, est absolument renversante. Eleonora Abbagnato signe là son retour sur la scène parisienne avec du sublime.

Eleonora Abbagnato - Stéphane Bullion