samedi 21 février 2009

Pleins Feux 3e Symphonie de Gustav Mahler

Mathias Heymann - La Guerre


Quelques indications sur la Troisième Symphonie de Gustav Mahler présentées par Victor Hughes répétiteur de John Neumeier.
Mathias Heymann, La Guerre, répète le premier mouvement, fait et refait les gestes et les pas suivant les conseils attentifs de son aîné. La chorégraphie est très évocatrice du sujet, des mouvements saccadés proches du sol, des sauts brusques et vifs.

Isabelle Ciaravola, l'ange, et Hervé Moreau, l'homme, dansent plus relax le pas de deux du cinquième mouvement sur une musique enregistrée après quelques mouvements sans musique. Beaucoup de portés et d'attitudes... C'est vrai que ça a l'air d'être beau, porté par la musique de Mahler, mais peu d'ambiance (les néons pas top) et de mise en scène rend tout cela un peu vain... Peut-être une vraie séance de travail comme avec Mathias Heymann aurait été plus engageant.

L'homme et l'ange
Hervé Moreau et Isabelle Ciaravola

lundi 16 février 2009

dimanche 15 février 2009

Trois instants pour un danseur

Instant I

Suite en Blanc, 7 février 2009


Instant II


L'Arlésienne, 2 février 2009


Instant III

Le Boléro, 7 février 2009

samedi 14 février 2009

Le Boléro

Stéphanie Romberg


Marie-Agnès Gillot


Nicolas Le Riche


José Martinez

L'Arlésienne

Stéphane Bullion et Isabelle Ciaravola

Dans le difficile rôle de Vivette, on aime une danseuse comme Isabelle Ciaravola qui sublime ces passages limites par des attitudes simples mais fluides, des extensions de rêves qui imposent le respect. On a l'impression que ses jambes sont interminables, et pourtant, elle parait petite chose dans les bras de son partenaire... Avec douceur, Clairemarie Osta arrive aussi à s'en sortir.


Cela tombe bien, leurs deux partenaires sont les Frederi les plus impliqués dans la narration. L'un est expansif, Jérémie Bélingard, allumé du début jusqu'à la fin, hargneux et violent, l'autre est un psychotique renfermé et brûlant de l'intérieur, Stéphane Bullion. La force de Stéphane Bullion est de glisser lentement dans la folie, pas de grimace, pas de souffrance apparente. Il est progressivement tiré vers la folie par ses mouvements, ses regards, d'autant mis en exergue par son visage lisse et cristallin... Une très grande interprétation.

Clairemarie Osta et Jérémie Bélingard

Suite En Blanc

Ouverture

La Sieste

Isabelle Ciaravola

Intro un peu austère, trois danseuses en tutu romantique, musique sirupeuse qui s'efforcent d'occuper la scène... On ne voit pas leurs jambes, seulement des effets de robe... on accroche peu.

Thème varié

Karl Paquette, Emilie Cozette, Stéphane Bullion

Thème varié saisit après la Sieste... Pas de trois plutôt équilibré dans la virtuosité entre les garçons, sauts et attitudes, et la danseuse virevoltante... De l'esthétisme au paroxysme...

Sérénade

Muriel Zusperreguy

Frâicheur et poésie. Muriel Zusperreguy s'est distinguée dans cette variation très enlevée...



Pas de Cinq

Sébastien Bertaud

Quatre garçons et leur danseuse... Ben, c'est les garçons qu'on préfère !

La Cigarette



Agnès Letestu

Le moment d'anthologie de la soirée... Souvent, on ne garde de Lifar que cet extrait... Agnès Letestu y est incomparable... mais avec une chorégraphie qui se tient vraiment, les autres sont bien aussi. Le ballet de l'opéra de Paris a des ballerines exceptionnelles...

Emilie Cozette




La mazurka

Nicolas Le Riche

Nicolas Le Riche... Oui... La Mazurka est contre productive pour ce seul moment entièrement consacré aux hommes mais Nicolas Le Riche arrive à en faire quelque chose...

L'adage


Hervé Moreau et Aurélie Dupont


C'est le moment de la sieste sans en porter le nom. Le pas de deux le plus décevant possible...


La Flûte


Dorothée Gilbert

Petit réveil... Les belles "flutistes"... Dorothée Gilbert et Isabelle Ciaravola...

Les manèges et les fouettés


Agnès Letestu- les fouettés

Clairemarie Osta - le Manège


Le final, oui, alors....

vendredi 13 février 2009

Triple affiche à l'Opéra Garnier

Nicolas Le Riche - Le Boléro

La triple affiche présentée début février à Garnier a été testée "hors les murs" l'année dernière. On peut trouver un rapprochement entre les chorégraphes qui ont tous un langage propre et une singularité reconnue.
Serge Lifar est un peu oublié. Sa Suite en Blanc est un essai d'académisme qui se veut enrobé dans un ballet unique, quarante minutes de danse polie qui ne souffre pas l'imperfection. Les danseurs sont des beautés glacées qui évoluent au millimètre... Cette soirée, presque de gala, présente le gratin de la troupe, la plupart des Etoiles et des Premiers danseurs... Chacun prend tour à tour la piste et présente son imposé, un peu un check up, juste histoire de voir si ils en sont capable... La réponse est majoritairement oui...

Avec l'Arlésienne, on s'aventure dans le ballet narratif, court mais racontant une histoire, peut-être justement un peu mal ficelée en raison du manque de temps. Roland Petit a quelques tics de chorégraphes qui sont parfois difficiles à mettre en rapport avec la Suite en Blanc que l'on vient de voir. On pourrait y voir un ballet populaire, qui parle d'ailleurs d'une histoire du peuple, alors que Suite en Blanc est une histoire de bourgeois. Les costumes sont austères et les pas rugueux, exceptés ceux de Vivette, frôlant parfois la caricature de la fille simple... La chorégraphie du héros est plus valorisante, simple mais spectaculaire, elle s'incarne dans le corps du danseur, une progression vers la folie qui passe par de l'errance, du désarroi et de la violence.

Le Boléro est plus simple encore, un danseur et ses disciples haranguent les foules, les uns sexuels, les autres méthodiques, parfois tueurs...

Stéphane Bullion -Thème varié - Suite en Blanc


Certains danseurs sont impressionnants, en premier lieu Stéphane Bullion (il danse dans les trois affiches) qui semble glaner le résultat des (gentilles) mises à l'épreuve récentes et apparaît pour le coup très aérien et précis dans Suite En Blanc, et même souriant. Après un décembre de stackhanoviste consacré à Raymonda, Lifar semble être un jeu d'enfant... Sa plastique fait le reste... Dans l'Arlésienne, véritable diamant brut, il retrouve un rôle qui fond dans son tempérament et peut montrer une facette de la danse qui pense, une de ces compositions qui se nourrit de réflexion et de subtilité. Pour le Bolero, le physique joue aussi, il suffit de laisser parler le rythme et son corps, il est l'âme damnée du gourou, objet sexuel dominateur et dévorant, adorateur fidèle, puissant et terrifiant...
Nicolas Le Riche est le génie du Boléro. Aucun mot ne peut décrire cet objet non identifié qui se transforme au fil de la musique en quelquechose d'irrésistible, dont on palpe le pouvoir sur ses troupes avec d'autant plus de bonheur que le corps de ballet est excellent. En quinze minutes, il transforme les masses, sur scène et dans la salle, cela peut mettre très mal à l'aise quand on y réfléchit, mais puisque ce n'est que de la danse, alors il faut saluer ce danseur au charisme exceptionnel et sourire au délire qu'il provoque dans la salle. Il n'y a sans doute, de par le monde, que Nikolai Tsiskaridze pour produire ce type de réaction. Dans la Mazurka de Suite en Blanc, il est sobre et précis, onctueux dans les sauts et précis dans les équilibres. Charisme, c'est certain, mais le reste est présent également.

Nicolas Le Riche - Le Boléro

Retour sur scène timide d'Hervé Moreau au début mais qui semble s'être senti plus à l'aise vers la fin de la série, parfait de moelleux et d'ampleur dans l'adage et le manège final sur la dernière représentation... C'est un danseur d'une rare élégance dont la longue absence a fait cruellement défaut à la troupe, on ne voit guère que Christophe Duquenne (et peut-être Mathieu Ganio quand il aura atteint une maturité artistique...) à ce niveau de fluidité dans les mouvements... Il aurait pu avoir une Mazurka (Christophe Duquenne également)...

La grande dame de cette affiche est Agnès Letestu, car si elle n'a dansé que la Cigarette, elle a laissé tout le monde sur place à chaque fois. Il ne fait pas bon la côtoyer si on a un ego très fort... Bien sûr, les fouettés du final aident beaucoup à asseoir cette assurance et cette rare précision dans l'esprit des foules, mais celle qui fait oublier la technique, a montré une musicalité extrême dans cette pièce difficile que l'on n'a pas vu chez les autres... La beauté de son ralenti au milieu des fouettés pour coller à la musique laisse muet...

Agnès Letestu - La Cigarette - Suite en Blanc

Aurélie Dupont est également de retour dans toute sa splendeur après un Raymonda décevant, cependant, un peu comme Dorothée Gilbert, qui n'a pas été très à l'aise dans cette affiche, elle manque un peu d'humanité dans son enrobage technique. Cela se voit parfaitement dans le Manège que Clairemarie Osta arrive à sublimer grâce à une générosité  un peu absente chez sa collègue...
Enfin Isabelle Ciaravola a réussi à sortir Vivette de l'Arlésienne de l'impasse chorégraphique dans laquelle Roland Petit l'a mise... Si on prend en compte le fait qu'elle a dansé tous les autres soirs dans Suite en Blanc, dans la Sieste ou la Flûte, on se dit que c'est une personne rare, une danse d'une clarté et d'une légèreté, des jambes de rêve, une justesse dans son jeu...

mercredi 11 février 2009

Trois instants pour un danseur

Instant I

Suite en Blanc, 10 février 2009


Instant II

Arlésienne, 7 février 2009


Instant III

Le Boléro, 10 février 2009

mardi 3 février 2009

Soirée Lifart-Petit-Béjart 31/01-14/02 2009

Suite en Blanc
Chorégraphie - Serge Lifar
Musique - Edouard Lalo (extrait de Namouna)
Ballet créé pour l'Opéra de Paris le 23 juillet 1943

L'Arlésienne
Chorégraphie - Roland Petit
Musique - George Bizet (Suite n°1 et n°2)
Ballet entré au répertoire de l'Opéra de Paris le 6 novembre 1997

Le Boléro
Chorégraphie - Maurice Béjart
Musique - Maurice Ravel
Ballet entré au répertoire de l'Opéra de Paris le 23 octobre 1970

lundi 2 février 2009

SB




dimanche 1 février 2009

Débuts

Quel déclic pour déterminer les changements ? Un jour, on rêve, on vagabonde et on rencontre une entité qui devient de plus en plus concrète, qui se façonne et qui façonne. On change, on cherche, on ne comprend pas toujours.
Elle est différente, elle est autre. Elle incarne une manière d'interpréter le modèle sans le reproduire. Elle est tout ce qui n’est pas ce hiératisme qu’on savait ne pas aimer mais elle fonctionne toutefois de l'intérieur. Il n'y a pas de subversion, juste une sincérité. L'existence d'une vérité, une vérité propre.