jeudi 28 octobre 2010

Les danseurs de l'ONP en photos

A l'occasion de l'exposition Danseurs, portrait et mouvement à la Gallery Serge Bensimon de photographies de danseurs de l'Opéra de Paris réalisées par Christian Lartillot, signalons le catalogue qui comprend également des clichés non exposés. Une deuxième série est prévue.


Catalogue disponible à la Gallery Serge Bensimon, 111 rue de Turenne, Paris 3e.
Danseurs : Eleonora Abbagnato, Jérémie Bélingard, Stéphane Bullion, Alessio Carbone, Emilie Cozette, Nolwenn Daniel, Aurélie Dupont, Mathieu Ganio, Dorothée Gilbert, Marie-Agnès Gillot, Mathias Heymann, Mélanie Hurel, Nicolas Le Riche, Delphine Moussin, Karl Paquette, Laëtitia Pujol,  Stéphanie Romberg, Muriel Zusperreguy


Rappelons le  livre d'Anne Deniau sur Nicolas Le Riche aux éditions Gourcuff Gradenigo...


...et celui d'Elina Brotherus paru aux Editions Textuel

Danseurs : Stéphane Bullion, Juliette Gernez, Laura Hecquet, Florian Magnenet, Nicolas Paul, Alice Renavand

jeudi 21 octobre 2010

Paquita 18 octobre - 7 novembre 2010


Paquita
Ballet en deux actes
Livret - Paul Foucher et Joseph Mazilier
Musique -  Edouard-Marie-Ernest Deldevez et Ludwig Minkus adaptée et orchestrée par David Coleman
Adaptation et chorégraphie - Pierre Lacotte d'après Joseph Mazilier (1846) et Marius Petipa (1881)
Décors et costumes - Luisa Spinatelli
Lumières - Philippe Albaric

Orchestre de l'Opéra national de Paris
Direction musicale - Philippe Hui
Production créée pour le ballet de l’opéra national de Paris le 25 Janvier 2001

Stéphane Bullion - Emilie Cozette


La description synoptique du ballet se trouve dans l'entrée sur le ballet de 2007 "Paquita 11-31 décembre 2007"

Stéphane Bullion - Emilie Cozette

lundi 11 octobre 2010

Hommage à Roland Petit

Stéphane Bullion,  Emilie Cozette et Nicolas Le Riche saluent Roland Petit

dimanche 10 octobre 2010

Roland Petit

Eleonora Abbagnato
Le rendez-vous

Trois ambiances pour trois ballets où l’incursion du domaine fantastique distancie d’une manière ou d’une autre, tout autant que la marque d’une époque, la scène du spectateur. Pourtant, mis bout à bout, il est facile de comprendre ce qui a fait oublier Le Rendez-vous et Le Loup, malgré leur charme désuet, et ce qui a propulsé Le Jeune homme et la mort, dans le panthéon des œuvres modernes.
Les  ballets choisis pour cette ouverture de saison étaient plutôt des odes à la danse masculine, mais cette soirée consacrée à Roland Petit était l’occasion de retrouver sur scène, trois danseuses aux ressources multiples absentes la majorité de la dernière saison pour diverses raisons, Eleonora Abbagnato, Isabelle Ciaravola et Laëtitia Pujol.

Le rendez-vous

Yann Saïz
Dans le Rendez-vous une confrontation entre la scénographie dépouillée d’un décor savamment teinté époque seconde guerre mondiale et le surnaturel, le destin incarné par Michaël Denard, crée une ambiance un peu instable entre le matérialisme à effet nostalgique de la chanson de rue, interprétée par Pascal Aubin, le tango infernal de la fin, et des passages plus abstraits où Jeune homme et bossu dansent insouciants.  
Reste que cette suite de scénettes assez brèves qui s’enchaînent un peu linéairement pour dessiner clairement une histoire, qui n’est pas si aisée à restituer dans la chorégraphie, manque d’une force conductrice qui s’incarnerait dans la danse, au lieu de reposer sur le charisme d’un danseur, pas toujours existant. Pourtant, si pour entrer dans le ballet, on attend avec impatience le pas de deux final où la plus belle fille du monde va liquider le jeune homme, c’est parce que le Jeune homme a su nous intéresser à l’histoire, en particulier Nicolas Le Riche ou un éblouissant Yann Saïz, remplaçant grand luxe, qui se glissent à merveille dans ce rôle où la désinvolture est un maître mot  jusqu’au dernier coup fatal.

Alice Renavand - Yann Saïz
Dans ce pas de deux qui est le seul moment de danse un peu soutenu du ballet, on trouve la patte de Roland Petit, mais la danseuse, même charismatique comme Isabelle Ciaravola ou voluptueuse comme Eleonora Abbagnato, contrainte par ses hauts talons, n’arrive pas à faire oublier la musique  de Vladimir Kosma et la superficialité de la chorégraphie. C’est plus dans les attitudes et les regards qu’on trouve alors chez les danseurs, ce liant hypnotique caractéristique de Roland Petit.

Isabelle Ciaravola - Nicolas Le Riche


Le loup

Stéphane Bullion

Le Loup pénètre dans l’univers fantastique plus explicitement. Là aussi, c’est dans la délicate facture des pas de deux des héros que l’on trouve l’enchantement du ballet et le duo Stéphane Bullion/Emilie Cozette invite à la rêverie. Il s’oppose aux débordements trop narcissiques de la bohémienne et du Jeune homme même si ceux-ci, par opposition, n’en rendent la terrible condition du loup que plus prenante. L’animal emprisonné et victime de l’homme se révèle au contact de la belle, apprivoisé par sa douceur et s’éveille à l’amour avec une grâce touchante. Le couple dans une onde poétique s’isole dans la douceur et le rêve jusqu’à ce que la triste réalité les rattrape. Car même dans les contes féeriques, le bonheur extra normatif irrite et l’entourage condamne l’impudence de la bête à avoir séduit la belle.

Stéphane Bullion - Ludmila Pagliero

L’émerveillement des rapports entre le loup et la jeune fille,  soutenu par une musique très directrice, quasi narrative en elle-même d’Henri Dutilleux, parvient à maintenir l’intérêt du spectateur dans ses quelques méandres, même si la portée de cette œuvre est plutôt restreinte comme on peut le constater lorsque les interprètes n’arrivent pas à se glisser dans l’histoire. On trouve chez Benjamin Pech et Laëtitia Pujol, une lecture trop linéaire et trop peu subtile de la nature fantastique du conte qu’ils tirent plus vers le grotesque que vers la poésie. Le charme naïf du ballet nécessite en effet une distribution pleine de tact et subtilité, une croyance en l’histoire enchantée, car le loup n’est pas une bête féroce caricaturalement surpuissante, mais plutôt un animal misérablement réduit à la captivité qui va trouver un espoir d’humanité chez la belle.

Stéphane Bullion - Emilie Cozette
C’est avec Emilie Cozette que toute la magie de la fable est la plus apparente. Elle trouve ici  un écrin pour exprimer à la fois une ingénuité et un aplomb qui la révèle amoureuse et sincèrement animale à son tour pour défendre son loup maltraité. Stéphane Bullion promène son regard mélancolique et poétique sous un maquillage qui lui dessine un profil inquiétant, rendant par là même toute gestuelle déplacée inutile pour imposer son animalité. Il porte dans ses yeux, toute la misère de sa condition.

Stéphane Bullion - Ludmila Pagliero

Les hasards des blessures ont fait partager le même loup à Emilie Cozette et Ludmila Pagliero. Mais alors qu’Emilie Cozette pénètre le tissu narratif avec une douceur naturelle qui rend son loup délicatement amoureux et soumis, Ludmila Pagliero y insère une théâtralité très touchante qui le rend plus sauvage et inquiet. La mort n'en est que plus pathétique et la dépouille du loup, gisant sur scène esseulée appelle avec désillusion à la réflexion sur l'intolérance.


Le jeune homme et la mort

Stéphane Bullion
Le Jeune homme et la mort est un ballet où la personnalité du danseur tire les émotions dans une direction ou une autre. Cette année, trois d’entre eux avaient retenu l’attention de Roland Petit, Jérémie Bélingard et son énergie sans faille, Stéphane Bullion et sa sensualité désespérée,  Nicolas Le Riche et sa cérébralité aiguë. Trois Jeunes hommes différents donc qui ont développé avec brio face à Alice Renavand pour le premier et Eleonora Abbagnato pour les deux autres, une force, tendue pour Jérémie Bélingard, teintée de fragilité pour Stéphane Bullion ou pleine d’inexorabilité pour Nicolas Le Riche. 

Eleonora Abbagnato - Stéphane Bullion

Le jeune homme de Jérémie Bélingard est au bord de la folie et tout chez lui affleure la violence physique passé l’affectation du début, on attend à chaque instant un débordement vers l’extrême tant sa pathologie semble marquée par des mouvement très tendus. Il n’y a pas d’issue possible à son affrontement avec la jeune fille et la mort. La conduite à sens unique de son personnage monolithique est spectaculaire grâce à la prouesse physique qu’il déploie, peut-être quelquefois aux dépens d’une touche d’humanité qui ferait plus entrer le spectateur dans son jeu mais qui a toutefois la vertu de laisser celui-ci sans souffle. Jérémie Bélingard évacue les difficultés techniques comme des outils pour se martyriser encore plus et refuse le dialogue avec Alice Renavand, d’autant plus brutalement cruelle avec lui. Leurs représentations sont noires et sans espoir, d’une intensité rare.
A l’inverse, Stéphane Bullion et Nicolas Le Riche se servent plus des moments techniques de la chorégraphie pour faire passer des nuances dans leurs personnages, des fragilités ou des coups de colère dans certains moments presque ralentis avec des sauts qui construisent la tension intérieure et complexe de leur personnage. Ils dressent un jeune homme qui se nourrit au fil des quinze minutes que dure le ballet des démonstrations physiques mais aussi de leurs interactions avec leur partenaire.

Eleonora Abbagnato - Stéphane Bullion

Nicolas Le Riche est, plus encore que Jérémie Bélingard, très sexuel, alors que Stéphane Bullion joue d’une sensualité parfois exacerbée qui l’installe dans la première partie dans la mélancolie. Il fait peut-être plus jeune homme que ses deux collègues plus mûrs, impression née du personnage retenu qui semble sortir de l’adolescence. La manière dont il reçoit avec candeur les faveurs d’Eleonora Abbagnato semble lui faire oublier un moment son désespoir, comme s’il n’arrivait pas à croire que leur histoire était terminée alors que chaque moment pris par Jérémie Bélingard et Nicolas Le Riche semblent les faire agir comme si rien n’était perdu, ou tout du moins indiquent qu’ils ne renonceront pas.

Eleonora Abbagnato - Stéphane Bullion
Ainsi, l’explosion de douleur après le saut de l’ange n’en est que plus spectaculaire chez Stéphane Bullion qui paraît alors prendre conscience d’une force en lui qui le détruit peut-être plus qu’elle ne le sert. La richesse de son interprétation réside également dans les diverses nuances de son regard et son extrême fragilité, cette apparence cristalline dans un corps gigantesque par rapport à Eleonora Abbagnato, tout en noirceur implacable. Stéphane Bullion frémit à chaque instant et des ondes semblent parcourir son corps. Plus encore que son interprétation qui fleure constamment le drame, Stéphane Bullion met son âme à nue d’une manière prodigieusement angoissante.

Eleonora Abbagnato - Nicolas Le Riche

Nicolas Le Riche peaufine son personnage au fil des ans, un Jeune homme qui mûrit inexorablement avec lui mais à qui il laisse des libertés selon les jours tout en axant sur cette intériorité très réflexive. On dépasse ici la maestria technique et l’intelligence de la scène, Nicolas Le Riche crée en harmonie avec ses sensations et décline des variantes d'un jeune homme toujours très torturé.
Stéphane Bullion et Nicolas Le Riche  trouvent chez Eleonora Abbagnato une interprète exceptionnelle. Hyper sensuelle avec Stéphane Bullion dont elle répond parfaitement au jeu de la défiance avec un amusement pervers, elle est implacable avec Nicolas Le Riche, plus résistant à son emprise. Sa façon de révulser les yeux ou d’arborer des sourires mystérieux ou carnassiers dans ses propres moments de jouissance, sexuelle ou non, est absolument renversante. Eleonora Abbagnato signe là son retour sur la scène parisienne avec du sublime.

Eleonora Abbagnato - Stéphane Bullion

samedi 2 octobre 2010

Le jeune homme et la mort






Eleonora Abbagnato et Stéphane Bullion