lundi 29 décembre 2008

Hommage à Maurice Béjart

Serait-ce la mort?
Mélanie Hurel, Eve Grinsztajn, Manuel Legris, Delphine Moussin, Nolwenn Daniel

Les ballets de Maurice Béjart portent le parfum d'une époque. Parfois, on les trouve datés avec l'inconvénient majeur de la proximité de l'époque à laquelle ils appartiennent qui n'introduit pas une frontière assez nette entre l'art établi et l'art qui se fait. Il y a néanmoins une fabuleuse force du mouvement qui se décline sous plusieurs aspects. Une force intérieure dans Serait-ce la mort?, pièce très austère qui intime le silence et la réfléxion, un écho menaçant de son propre soi.

L'oiseau de feu
Mathieu Ganio et Vincent Chaillet

Dans l'Oiseau de feu, la force jouissive et bucolique des solistes s'oppose à l'investissement militaire du corps de ballet. Les liens se forment et se déforment, l'espoir demeure... Un regret, les différents solistes manquent un peu de charisme pour transcender le ballet assez simple alors que les oiseaux phenix (Sébastien Bertaud et Vincent Chaillet) sont absolument sidérants...

Le Sacre du printemps
Clairemarie Osta et Jérémie Bélingard

Le Sacre du printemps est peut-être l'oeuvre qui a le mieux surmonté l'épreuve du temps, petite construction narrative et puissance jubilatoire des corps.

Le Sacre du printemps

mardi 9 décembre 2008

Hommage à Maurice Béjart 9-30/12 2008


Serait-ce la mort ?
Musique - Richard Strauss Quatre derniers Lieder
Chorégraphie - Maurice Béjart (1970)
Lumières - Clément Cayrol
Ballet entré au répertoire de l'Opéra de Paris le 9 juin 1979

L'Oiseau de feu
Musique - Igor Stravinsky Suite pour Orchestre (1919)
Chorégraphie - Maurice Béjart
Costumes d'après les maquettes de Joëlle Roustan
Lumières - Clément Cayrol
Ballet créé par le ballet de l'Opéra de Paris le 31 octobre 1970

Le Sacre du printemps
Musique - Igor Stravinsky (1913)
Chorégraphie - Maurice Béjart (1959)
Lumières - Clément Cayrol
Ballet entré au répertoire de l'Opéra de Paris le 23 avril 1965

lundi 1 décembre 2008

Raymonda 1-31/12 2008


Chorégraphie et mise en scène - Rudolf Noureev d'après Marius Petipa
Musique - Alexandre Glazounov
Décors et costumes - Nicholas Georgiadis
Lumières - Serge Peyrat
Orchestre Colonne, direction musicale - Kevin Rhodes
Production créée pour le Ballet de l'Opéra de Paris en novembre 1983

dimanche 23 novembre 2008

SB

vendredi 21 novembre 2008

Les Enfants du Paradis



Création à l'Opéra de Paris des Enfants du Paradis par José Martinez qui s'inspire ici du célèbre film. Tout en étant assez fidèle à la version connue, José Martinez sait condenser avec bonheur pour faire une histoire , certes toujours très nourrie et peut-être un peu difficile à lire lorsqu'on ne connaît pas le film, mais qui vit indépendamment de celui-ci. Cependant, c'est dans les rapports avec les images connues et l'atmosphère du film qu'il faut appréhender cette oeuvre car elle en porte les contraintes. La musique de Marc-Olivier Dupin est simple et populaire comme l'ambiance qu'elle restitue parfaitement. Plus luxueux et plus singuliers sont les costumes créés par Agnès Letestu délaissant son art pour la couture, et qui finalement donnent un cachet propre au ballet. Du film en noir et blanc qui figeait plutôt les visages, elle arrive à restituer des humeurs et des poses dans des tissus originaux ou classiques, selon les personnages.


Othello et Desdemone : "Othello" dans le Grand escalier
Karl Paquette et Nolwenn Daniel

Le ballet s'aventure également sur des terrains plus novateurs. Les baladins du théâtre des funambules acceuillent les spectateurs dans le grand escalier de l'opéra Garnier et à l'entracte, se déroule une mini représentation d'"Othello" avec Frederick Lemaitre dans ce même escalier.

Lacenaire dans l'opéra Garnier assiste à la représentation d'Othello
Sébastien Bertaud

La chorégraphie de José Martinez fait appel à des références contemporaines pour la plupart, le ballet de Robert Macaire faisant le lien avec le classique plus traditionnel. Baptiste, s'il est la figure principale du ballet, danse peu, des soli très contemporains, et des pas de deux un peu plus familiers avec Nathalie et Garance. En revanche, comme dans le film, la première partie réserve deux mimes assez spectaculaires.

Baptiste et Garance
Mathieu Ganio et Isabelle Ciaravola

C'est peut-être Lacenaire qui se voit dévolu les plus beaux passages très contemporains, et notamment un solo introductif lors du vol de la montre très spectaculaire, ainsi que celui du Rouge-gorge, une fois que Garance est partie avec Baptiste. Dans le deuxième acte, il effectue un magnifique pas de deux avec le comte.

José Martinez

mardi 21 octobre 2008

Les Enfants du Paradis 21/10 - 8/11 2008


Les Enfants du Paradis
Ballet en deux actes d'après le scénario de Jacques Prévert
Musique - Marc-Olivier Dupin commande de l'Opéra national de Paris
Chorégraphie - José Martinez
Décors - Ezio Toffolutti
Costumes - Agnès Letestu
Lumières - André Diot
Ensemble orchestral de Paris, direction musicale Pablo Heras-Casado
Création mondiale

L'argument (source: www.operadeparis.fr)

Prologue
Une porte s’ouvre, on devine la silhouette d’un homme dans l’obscurité… Le comédien Jean-Louis Barrault revient sur le lieu du tournage, un studio fermé depuis des années. Sur l’estrade poussiéreuse, il retrouve la fleur rouge que Garance portait à son corsage…

Acte I - 1830 - Première époque

Scène 1 - Le boulevard du Temple
À l’ouverture des théâtres, une effervescence joyeuse règne sur le boulevard du Temple. Acrobates, jongleurs et bateleurs attirent la foule, où l’on distingue quelques personnages. Lacenaire, dandy sans scrupules, exerce en dilettante le métier d’écrivain public. Frédérick Lemaître songe à débuter sur les planches et tente de séduire la belle Garance. Mais elle poursuit son chemin, indifférente. Jéricho, marchand d’habits et receleur notoire, montre à Lacenaire un bijou qui devrait plaire à Garance. Marché conclu. Un attroupement se crée devant le Théâtre des Funambules, où la parade annonce le nouveau spectacle de pantomime, Les Dangers de la forêt vierge. Lacenaire profite de la situation pour subtiliser la montre d’un bourgeois, puis disparaît dans la foule. Garance, qui se trouve à côté de la victime, est accusée du vol et sitôt encadrée par les sergents de ville. Sur les tréteaux, Baptiste a tout vu. À la grande joie des badauds, il mime la scène qu’il vient de voir, innocentant Garance.

Baptiste sur le boulevard du Temple
Mathieu Ganio

Scène 2 - Le théâtre des funambules
Dans les coulisses, Nathalie vêtue en Colombine, songe amoureusement à Baptiste. Elle est surprise dans sa rêverie par le marchand d’habits qui lui propose une robe de mariée. Baptiste les rejoint et chasse Jéricho. Nathalie croit que la fleur qu’il tient lui est destinée, mais elle comprend vite que ses pensées vont à une autre femme. Dans la salle, l’agitation gagne les spectateurs. Le spectacle tourne mal. L’acteur jouant le rôle du lion reçoit accidentellement un coup trop fort sur la tête. Il quitte aussitôt la scène en abandonnant son costume. Saisissant l’occasion, Frédérick Lemaître se glisse dans la peau du lion et improvise le rôle. Le public lui fait un triomphe. Baptiste également, qui l’applaudit avec admiration. Engagé sur le champ, Frédérick Lemaître part avec Baptiste fêter l’événement. En route, ils font halte chez la logeuse, Madame Hermine, qui tombe sous le charme de Frédérick.

Scène 3 - "Le Rouge-Gorge", un bal populaire
Baptiste et Frédérick entrent au "Rouge-Gorge". Bientôt très éméché, Frédérick flirte avec deux jolies filles. L’entrée de Garance au bras de Lacenaire fait sensation. Baptiste invite la jeune femme à danser, mais Avril, un complice de Lacenaire, s’interpose. Il saisit Baptiste et le pousse avec brutalité. Baptiste se relève, lui décroche un coup de talon qui le projette au sol, puis quitte le bal avec Garance. Tous deux se dirigent vers la pension de Madame Hermine. Sur l’indication du marchand d’habits, Lacenaire envoie ses complices qui rouent de coups un passant, le prenant pour Baptiste.

Lacenaire et Garance au Rouge-gorge
Sébastien Bertaud et Eleonora Abbagnato

Scène 4 - La pension de Madame Hermine
Dans la chambre de Baptiste, Garance est prête à s’abandonner. Mais Baptiste hésite, doute de lui-même, et finit par s’en aller. Dans la chambre voisine, Frédérick use de son charme avec Madame Hermine. Il aperçoit Baptiste qui s’éloigne, laissant Garance désarçonnée. L’occasion est trop belle pour lui. Il rejoint Garance dans sa chambre. Madame Hermine réalise alors qu’il s’est moqué d’elle.

Scène 5 - L'amoureux de la lune
Au Théâtre des Funambules, le comte de Montray assiste avec ses amis à la représentation de L’Amoureux de la Lune, pantomime en deux actes de Baptiste Deburau, dans laquelle joue Garance. Baptiste est Pierrot. Il tombe amoureux de la statue de Phébé, déesse de la lune, qu’incarne Garance, juchée sur un piédestal dans un jardin. Il vient les bras chargés de fleurs, mais las de courtiser la belle indifférente, Pierrot s‘endort sur un banc. Survient Arlequin, qui n’est autre que Frédérick Lemaître. Les joyeuses mélodies de sa guitare éveillent l’âme de la statue qui prend vie. Arlequin s’empare du bouquet de fleurs de Pierrot et l’offre à Phébé, qui, séduite, descend de son socle et part avec lui. Pierrot se réveille abasourdi: sa bien-aimée s’est volatilisée. Le gardien du parc, voyant que la statue a disparu s’en prend à Baptiste. (Fin de la pantomime)… Rideau. A l’ouverture du rideau, on retrouve un Pierrot désemparé. Au loin, dans une embarcation se dessinent les silhouettes d’Arlequin et Phébé tendrement enlacés. Cette vision achève de désespérer Pierrot, qui décide de mettre fin à sa triste existence. Il tente d‘accrocher une corde à un arbre, lorsqu’une petite fille le tire par la manche: elle aimerait qu’il lui donne la corde pour s’amuser à sauter. La deuxième tentative de Pierrot sera contrariée par une lavandière (Nathalie), qui en a besoin pour mettre son linge à sécher. Pierrot regarde au lointain pour s’assurer qu’aucun autre fâcheux ne viendra à nouveau empêcher l’action fatale qu’il veut commettre. Soudain, le regard de Baptiste se fige. Il aperçoit dans les coulisses Frédérick qui embrasse Garance. La douleur s’inscrit sur son visage. Nathalie en est bouleversée.

Garance et le comte dans la loge
Eleonora Abbagnato et Christophe Duquenne

Scène 6 - La loge de Garance
Garance et Frédérick se disputent au sujet de Baptiste. Contrarié, Frédérick s’en va. Entre à ce moment le comte de Montray, précédé d’un monumental bouquet de fleurs. Mais Garance refuse les fleurs et la protection que lui offre le comte. Elle n’est pas à vendre. Baptiste croise le comte qui s’en va tandis qu’il entre dans la loge, et de colère, saccage le bouquet. Garance voudrait l’apaiser et lui avouer les sentiments qu’elle éprouve pour lui, mais Nathalie, venue chercher Baptiste, ne le lui permet pas. Garance reste seule. Entre alors Madame Hermine, accompagnée de deux sergents de ville, qui viennent arrêter Garance pour un crime dont elle ignore tout. Garance réalise que la seule manière de se sortir de cette situation fâcheuse est de recourir à la protection du comte.

Entracte : La représentation d'Othello dans le grand escalier

Acte II - Deuxième époque
Quelques années plus tard… Garance vit avec le comte de Montray qui l’entretient. Baptiste a épousé Nathalie et ils ont un enfant. Frédérick Lemaître est devenu une «star» admirée par tous. Il interprète Othello. Devenu fou de jalousie, le Maure de Venise étrangle l’innocente Desdémone qu’il croit coupable de l’avoir trompé.

Scène 1 - Salle du grand théâtre, création de Robert Macaire
Première représentation de Robert Macaire, ballet virtuose où Frédérick Lemaître se distingue en « tirant la couverture » à lui au détriment du Corps de ballet.

Scène 2 - Chez le Comte de Montray
Dans son boudoir, Garance achève de se préparer pour sortir. La théâtreuse des boulevards est devenue une femme du monde raffinée. Pour le comte, qui a l’âme d’un collectionneur, elle est la plus belle de ses possessions. Mais Garance semble insensible au luxe qui l’entoure. N’a-telle pas choisi le comte pour éviter la prison ? Elle vit, depuis, dans une cage dorée. Garance se rend au théâtre pour assister à la représentation de Chand d’Habits, la nouvelle pantomime de Baptiste Deburau qui fait courir le Tout Paris. Elle laisse le comte seul face à son désarroi.

Garance et le comte
Isabelle Ciaravola et Christophe Duquenne

Scène 3 - Chand d'habits
Dans les coulisses des Funambules, Baptiste embrasse son enfant qu’il confie à Nathalie avant d’entrer en scène pour interpréter la pantomime Chand d’habits1. Pierrot a suivi une belle élégante qui se rend au bal, mais les laquais lui en interdisent l’entrée, car il n’a pas une tenue adéquate. Le marchand d’habits fait une apparition providentielle, mais Pierrot n’a pas d’argent. Le marchand ne veut rien entendre ; de désespoir, Pierrot le tue pour lui prendre le costume dont il a besoin pour aller au bal. Soudain, Baptiste aperçoit Garance dans le public et se fige. Le spectacle s’interrompt. Garance croise le regard de Baptiste et, troublée, quitte précipitamment le théâtre. Baptiste est accablé. Sa passion est plus forte que jamais. Il ne peut accepter de la perdre à nouveau. Il décide d’aller au bal que donne le comte en l’honneur de Garance.

Scène 4 - Le bal du Comte de Montray
Parmi les invités du comte, Lacenaire arrive, accompagné du marchand d’habits. Ce dernier n’est pas le bienvenu et le comte ordonne aux huissiers d’éconduire cet intrus. Lacenaire en est fortement vexé. Baptiste arrive à son tour et se trouve bientôt face à Garance. Se rendant compte de leur trouble réciproque, le comte demande à Garance de s’occuper de ses autres invités. Un peu plus tard, Garance et Baptiste se retrouvent et tombent dans les bras l’un de l’autre. Cependant Lacenaire, qui les observait, décide de ridiculiser le comte en dénonçant aux yeux de tous l’infidélité de Garance. Garance et Baptiste s’enfuient. Le comte, outré, fait expulser Lacenaire. Humilié, ce dernier jure de se venger de l’affront qu’il a subi.

Nuit d'amour chez Madame Hermine
Isabelle Ciaravola et Mathieu Ganio

Scène 5 - Meurtre du Comte, carnaval
Le comte s’est assoupi dans sa chambre en attendant le retour de Garance. Dans la pension de Madame Hermine, où ils sont enfin réunis, Baptiste et Garance connaissent leur première nuit d’amour. Lacenaire entre par effraction dans la chambre du comte. Armé d’un couteau, il tourne autour de sa proie endormie et la tue. Dans leur chambre, les amants se blottissent l’un contre l’autre. Apparaît le marchand d’habits, qui amène chez Madame Hermine Nathalie et son fils pour leur révéler la trahison de Baptiste. Devant la profonde douleur de Nathalie, Garance comprend qu’il est temps pour elle de partir. Mais Baptiste ne peut la laisser s’éloigner à nouveau et part à sa poursuite. Emportée par le tourbillon du Carnaval, elle ne se retourne pas et ne voit pas Baptiste qui tend désespérément les bras vers elle.


Baptiste laisse partir Garance
Mathias Heymann

Épilogue
Les derniers feux du Carnaval s’estompent, laissant Baptiste à sa solitude. Jean-Louis Barrault quitte le studio, refermant derrière lui la porte de ses souvenirs.


Lacenaire poursuit son chemin
Sébastien Bertaud


samedi 11 octobre 2008

Pleins Feux Les Enfants du Paradis

Laurent Hilaire, Ludmila Pagliero et Bruno Bouché

mardi 30 septembre 2008

In the Night

In the Night, Premier pas de deux
Jérémie Bélingard et Laëtitia Pujol

In The Night est un pas de deux en plusieurs parties incarnées par différents couples, retraçant des humeurs et des relations entre les deux protagonistes. Sérénité, indifférence, passion, peut-être est-ce ce que l'on peut lire dans les trois mouvements qui se succèdent avant que les couples ne se rejoignent pour une ultime rencontre qui n'a pas d'influence sur leur choix...

In the Night, Deuxième Pas de deux
Agnès Letestu et Stéphane Bullion


Une ambiance bourgeoise un peu guindée plombe un peu le ballet, notamment à cause des costumes mais aussi le faible éclairage et le dénuement de la scène...

In the Night, Troisième pas de deux
Stéphane Bullion et Eleonora Abbagnato

mardi 23 septembre 2008

Le défilé du ballet 23 septembre 2008

Agnès Letestu-Stéphane Bullion
Nicolas Le Riche-Delphine Moussin

Marie-Agnès Gillot - Christophe Duquenne
Mathieu Ganio - Laetitia Pujol

Le décorum



Aurélie Dupont - José Martinez
Clairemarie Osta - Muriel Zusperreguy


Jérémie Bélingard - Dorothée Gilbert
Isabelle Ciaravola - Benjamin Pech

samedi 20 septembre 2008

Hommage à Jerome Robbins 20-30/09 2008


En Sol
Musique - Maurice Ravel Concerto pour piano et orchestre en sol majeur
Chorégraphie - Jerome Robbins (1975)
Décor et costumes - Erté
Lumières Jennifer Tipton remontées par Les Dickert
Piano - Elena Bonnay
Ballet entré au répertoire de l'Opéra de Paris en 1975

En Sol
Dorothée Gilbert et Christophe Duquenne

Triade
Musique originale - Nico Muhly commande de l'Opéra national de Paris
Chorégraphie et costumes - Benjamin Millepied
Lumières - Patrice Besombes
Piano - Frédéric Lagnau
Trombones - Bruno Flahou, Jean Raffard
création mondiale

Triade
Audric Bezard et Marie-Agnès Gillot

In The Night
Musique - Frédéric Chopin Quatre Nocturnes pour piano op. 27 n° 1, op. 55 n° 1 et 2, op. 9 n°2
Chorégraphie - Jerome Robbins (1970) réglée par Jean-Pierre Frohlich
Costumes - Antony Dowell
Lumières - Jennifer Tipton remontées par Les Dickert
Piano - Ryoko Hisayama
Ballet entré au répertoire de l'Opéra de Paris en 1989

In the Night, Deuxième Pas de deux
Agnès Letestu et Stéphane Bullion

The Concert ou les malheurs de chacun
Musique - Frédéric Chopin pièces pour piano
Chorégraphie - Jerome Robbins (1956) réglée par Jean-Pierre Frohlich
Costumes - Irène Sharaff
Lumières - Jennifer Tipton remontées par Les Dickert
Ballet entré au répertoire de l'Opéra de Paris en 1992

mercredi 16 juillet 2008

Saison 2007-2008

Wuthering Heights
Kader Belarbi
21 septembre - 6 octobre 2007, Opéra Garnier
Programme
Roméo et Juliette
Sasha Waltz
5 - 20 octobre 2007, Opéra Bastille
Programme


Le Songe de Médée / Genus
Angelin Preljocaj- Wayne McGregor
26 octobre - 10 novembre 2007, Opéra Garnier
Programme - Pleins Feux Genus


Casse-Noisette
Rudolf Noureev d'après Marius Petipa et Lev Ivanov
14 novembre - 31 décembre 2007, Opéra Bastille



Paquita
Pierre Lacotte
11 - 30 décembre 2007, Opéra Garnier
Programme - Pleins Feux

Orphée et Eurydice
Pina Bausch
4 - 19 février 2008, Opéra Garnier
Programme



Suite en blanc/L'Arlésienne/Le Boléro
Serge Lifar- Roland Petit- Maurice Béjart
14 - 16 février 2008, Créteil, Maison des arts
Programme

Caligula
Nicolas Le Riche
15 - 28 mars 2008, Opéra Garnier
Programme - Synopsis


Les Quatre Tempéraments/Raymonda (extraits)/ Artifact Suite
George Balanchine, Rudolf Noureev, William Forsythe
4 avril - 9 mai 2008, Opéra Bastille
Programme - Wilfried Romoli 


La Maison de Bernarda / Une sorte de...
Mats Ek
26 avril - 11 mai 2008, Opéra Garnier
Programme

La Dame aux camélias
John Neumeier
21 juin -12 juillet 2008, Opéra Garnier
ProgrammeRecension - Stéphane Bullion - Agnès Letestu - DVD
Pleins Feux

Signes
Carolyn Carlson - Olivier Debré
28 juin - 14 juillet 2008, Opéra Bastille
Programme - Kader Belarbi

mardi 15 juillet 2008

La Dame aux camélias

Stéphane Bullion

La Dame aux camélias de John Neumeier est un de ces ballets néo-classiques devenus presque mythiques avec le temps. Entré dans le répertoire de l’opéra de Paris en 2006, l’engouement pour sa narration élaborée et sa danse complexe mais présentées dans une scénographie limpide a conduit à sa troisième reprise et à une captation pour figer à jamais ce succès chorégraphique et populaire.
Il s'articule autour de trois actes dont chaque point d'orgue est un pas de deux plein de lyrisme et d'expressivité. Au-delà de la narration de l'histoire d'Alexandre Dumas fils même dans le ballet, ces trois pas de deux sont eux-mêmes des lieux où se développent les rapports entre personnages, capitaux dans la progression de l'histoire.

Agnès Letestu et Stéphane Bullion (Acte 1)

Une première période de cette série de 2008 a respiré au rythme de l’état du genou d’Hervé Moreau puis dans un deuxième temps, des capacités de Stéphane Bullion, désigné pour le remplacer auprès d’Agnès Letestu pour effectuer la captation, à s’adapter à une partenaire avec qui il n’avait jamais dansé trois jours avant la première prise de vue.

Stéphane Bullion (Acte 1)

En effet, cette reprise a débuté sur un coup de théâtre avec la blessure d’Hervé Moreau lors de la première et le remplacement dans les rôles des héros par Stéphane Bullion et Isabelle Ciaravola pour le troisième acte, un acte très technique au point de vue des portés qu’on n’a pas imposé à Stéphane Bullion de danser avec Agnès Letestu, mais avec sa partenaire désignée pour une unique représentation plus tard dans la série. Ce troisième acte d'anthologie a sans doute scellé le destin de Stéphane Bullion mais suspens et inquiétudes de tous ordres ont malgré tout jeté une ombre sur les diverses représentations, les autres partenariats aux diverses qualités n’ayant pas retenu l’attention de John Neumeier. Pourquoi ?

Agnès Letestu et Stéphane Bullion (Acte 1)

Quatre couples se sont donc lancés dans le challenge de ce ballet aux pas plutôt techniques sous une apparence très limpide, et surtout aux portés très récurrents qui réclament maîtrise technique et fluidité dans les partenariats. Les danseurs de l’opéra de Paris sont d’excellence, ce n’est donc pas sur ces qualités que la différence s’est faite, mais plutôt sur la qualité de jeu des danseurs. In fine, celui-ci a révélé que le choix de John Neumeier était sans doute le bon, même si Isabelle Ciaravola et Stéphane Bullion ont paru allier une fluidité et une ampleur dramaturgique d’une exceptionnelle qualité, mais l’Opéra étant ce qu’il est, c’eut été sans doute trop d’élire deux premiers danseurs dans les rôles titres pour la postérité.

Isabelle Ciaravola et Stéphane Bullion (Acte 1)

Stéphane Bullion est un danseur très réfléchi dans son jeu et toutes ses apparitions sont teintées de caractère. Il présente souvent des aspects des personnages bien à lui qui surprennent quelquefois, une manière de s’approprier les rôles comme s’il les vivait avec sa propre personnalité. De fait, son Armand est totalement à l’image de ce qu’on pouvait attendre. De plus, avec ses deux partenaires, il a abordé un personnage un peu différent, jeune homme instable et orgueilleux avec Agnès Letestu, plus dominateur avec Isabelle Ciaravola.

Stéphane Bullion (Acte 2)

La force de Stéphane Bullion tient également dans la mise en œuvre de ces qualités d’acteur, non seulement lors des parties non dansées, mais aussi un jeu très poussé lors des pas de deux et de son solo du deuxième acte. Il n’a pas l’évidente virtuosité de Mathieu Ganio, mais la richesse de ses rapports avec ses partenaires lors des échanges de regards ou de petits gestes est immense, la signification de sa gestuelle totalement en prise avec l’histoire. Ces qualités s’expriment dans le solo dit de la lettre, où fougue, vigueur, tristesse et désespoir s’exhalent dans des moments d’une force dramatique très prenante.

Stéphane Bullion (Acte2)


Stéphane Bullion a donc dû affronter les redoutables portés de John Neumeier avec Agnès Letestu, danseuse de haute taille, et même s’il est beaucoup plus à l’aise avec Isabelle Ciaravola, la profondeur qu’il apporte à la psychologie d’Armand a largement affecté à son personnage de jeune homme en émoi, la nervosité parfois remarquée, surtout lors de leur première représentation.

Agnès Letestu (Acte 3)

Agnès Letestu s’est un peu retrouvée dans le même cas de figure que Stéphane Bullion, l’expérience et la connaissance du rôle en plus, puisqu’elle avait dansé en 2006 avec Jiří Bubeníček et Hervé Moreau. Elle campe une Marguerite touchante et très intellectualisée, contrairement à Isabelle Ciaravola ou Clairemarie Osta. Cela s’accorde d’ailleurs assez bien avec l’Armand de Stéphane Bullion très intériorisé, au regard noir qui dit tout. Avec Roberto Bolle pour deux représentations, on a moins noté cette implication dramaturgique, face il est vrai à un Armand plutôt sec et peu nourri.

Agnès Letestu (Acte 3)

Avec Stéphane Bullion, la construction des rapports est très élaborée. C’est l’histoire des non dits, dans le moments heureux où il n’est pas besoin de parler, mais aussi dans les moments tragiques où chacun se renferment sur ses positions. Ses liens à Armand se nourrissent de sa position de supériorité, ici dans tous les sens du terme – connaissance de la vie parisienne, des aléas de l’amour, du regard de la société de sa maladie, et pour la danseuse, de sa grande taille qui la contraint à ne pas minauder mais à exprimer autrement ses tentations et ses hésitations.

Agnès Letestu et Stéphane Bullion (Acte 3)

Agnès Letestu aime et hésite avec tact et retenue et lorsqu’elle succombe, l’effet n’en est que plus spectaculaire. La forte personnalité de Stéphane Bullion efface un peu Isabelle Ciaravola qui a du mal à imposer cette figure altière qu’Agnès Letestu porte au plus au point. Clairemarie Osta et Delphine Moussin, toutes les deux très fines actrices, souffrent du faible potentiel dramatique de leurs Armand, Mathieu Ganio et Manuel Legris, alors qu’Eleonora Abbagnato en fait sans doute un peu trop aux côtés de Benjamin Pech, portant la représentation avec la distance d’une représentation théâtrale, et plus dans l’histoire d’amour poignante où nous plongent Stéphane Bullion et Agnès Letestu.

Stéphane Bullion (Acte 3)

John Neumeier a eu la remarquable idée d’insuffler à son ballet une touche à la fois de complexité mais aussi source de richesse, en introduisant un couple miroir aux deux héros, dont la destinée mesure la distance des deux personnages dans l’histoire. Avec Manon et Des Grieux, les héros de la représentation où Armand et Marguerite se sont rencontrés, on retient la justesse de Christophe Duquenne et la fraîcheur de Mathias Heymann, et l’on regrette le choix de José Martinez pour la captation, qui surjoue un peu trop le rôle et n'a pas su trouver l'équilibre entre le personnage de théâtre et celui du rêve, d’autant plus que sa partenaire Delphine Moussin évolue plutôt dans la finesse. Isabelle Ciaravola a également quant à elle campé une Manon pleine de sensibilité et d’un grand lyrisme...
Le même Christophe Duquenne dans le rôle de Gaston Rieux a fait preuve d’une simplicité sympathique absente de celui de Karl Paquette, un peu énervant aux côtés de Dorothée Gilbert dans le grand numéro du deuxième acte.

Agnès Letestu et Stéphane Bullion