dimanche 30 octobre 2011

Le Ballet hors les murs : Biarritz, 28-29 octobre 2011


La composition des ballets est disponible dans l'entrée  du 3 février 2009.

Le ballet de l’Opéra de Paris prenait ses quartiers les 28 et 29 octobre dans la gare du Midi de Biarritz, temple du ballet Malandain,  avec son agréable affiche "Lifar/Petit/Béjart", c'est-à-dire Suite en blanc/l’Arlésienne/Le Boléro, qui fonctionne très bien dans les  tournées de la compagnie par la diversité de style des ballets, leur minutage agréablement harmonieux et le peu de décors nécessaires à leur  réalisation technique.

Stéphane Bullion avec Aurélie Dupont, Clairemarie Osta et Mélanie Hurel
Par ailleurs, c'est un programme qui permet à la Maison parisienne de présenter, ailleurs qu’en son sein, ses Etoiles et faire une démonstration du prestige de l’Opéra avec la plupart de ses solistes, les distributions composant uniquement avec les contraintes des ballets se déroulant au même moment à Paris, Caligula en février à Moscou, La Source cette semaine. 
La Compagnie reprendra cette affiche de chorégraphes français dans sa tournée outre-Atlantique de juin-juillet aux Etats-unis d'Amérique.

Suite en Blanc
Serge Lifar

Stéphane Bullion - Clairemarie Osta
Suite en blanc a donc la particularité  de se composer de multiples soli de virtuosité où chacune des Etoiles éblouit, tour à tour, ou en groupe pour un final étourdissant, ne laissant pas le public dans l'attente tellement le rythme des démonstrations est soutenu. Un corps de ballet non moins sollicité dans son excellence, entoure et met en valeur chaque intervention des vedettes par des ensembles aux lignes très structurées et très vives.

Dorothée Gilbert
Bruno Bouché, Florimond Lorieux, Yann Chailloux
Dorothée Gilbert, qui a débuté dans Sérénade le premier soir -remarquablement reprise par Amandine Albisson une fois l’Etoile passée sur La Flûte- livre ici son meilleur cru, ajoutant, après la Première assurée par de la délicate Clairemarie Osta, à sa musicalité et sa technique superlative, une sensibilité interprétative particulièrement réussie. 

 Stéphane Bullion - Aurélie Dupont

Agnès Letestu retrouve avec la Cigarette sa variation d’anthologie. Elle y montre une nouvelle fois distinction et autorité suave avec un rien de détachement qui l’humanise, alors qu‘Emilie Cozette le samedi après-midi y faisait un retour malicieux et efficace après sa blessure du printemps.
Dans l’adage, le nouveau partenariat Stéphane Bullion-Aurélie Dupont étalait son entente parfaite déjà perçue dans Psyché et qui semble susciter des idées d'approfondissement. Malgré les personnalités contrastées des deux danseurs, cette paire élégante est ici magnifiée par la solennité de l’ouvrage qui requiert la perfection du geste mais aussi un soupçon  de chaleur délicate présente dans une interprétation paisible et assurée d'une rare subtilité.

Agnès Letestu

L'oeuvre de Serge Lifar  a l’intelligence de dérouler un crescendo présent dans sa musique. Elle fait monter la tension à l’apogée dans le final qui affiche les morceaux de bravoure, les garçons dégainant une ligne de tours en l’air impeccables et les manèges de jetés impressionnants de Stéphane Bullion et Mathieu Ganio déclenchent les premiers applaudissements de la soirée. Les filles avec notamment Agnès Letestu dans des fouettés réglés au métronome ou Aurélie Dupont au manège à l’allure de lancement de fusée, ne sont pas en reste dans le brio.

Stéphane Bullion

Pour tout dire, Suite en Blanc, dans son parti pris classe et flamboyant, affichait ce week end à Biarritz,  une compagnie au meilleur de sa forme et le plaisir du public était très expressif. Le ballet de Lifar lançait la soirée sous les meilleurs auspices.

Julien Meyzindi-Clairemarie Osta, Stéphane Bullion-AurélieDupont, Mathieu Ganio-Agnès Letestu, Audric Bezard-Dorothée Gilbert


L'Arlésienne
Roland Petit

Clairemarie Osta - Benjamin Pech
Suite au désistement de Jérémie Bélingard, c’est Alessio Carbone, appelé à la rescousse entre deux Zaël dans la Source, qui s’est emparé de l’opus de Roland Petit, l’Arlésienne,  aux côtés de Benjamin Pech, avec Clairemarie Osta comme partenaire.

La musique de Bizet est familière, le public est attentif, puis captivé par cet ouvrage très nourri qui étale la maestria de Roland Petit dans l’art de la narration. Le chorégraphe a ici vraiment réussi à transmettre dans ses pas et mouvements, une véritable marque des événements et des sentiments des héros et de son corps de ballet.
Alessio Carbone et Benjamin Pech font évoluer leur personnage à un rythme et dans une intensité différente. Le premier, un peu plus fougueux,  joue plus sur la candeur et la spontanéité d’un homme perdu, Benjamin Pech sur une noirceur interne aux multiples facettes. 

Alessio Carbone - Clairemarie Osta

Clairemarie Osta, très sollicitée ce week-end, s’accommode des deux tempéraments avec sa remarquable musicalité. Elle dresse le portrait d’une Vivette simple, attentive et au désespoir contenu, dans un rôle parfois ingrat dans la chorégraphie qu’elle remplit de richesse humaine et de douceur.

Le Boléro
Maurice Béjart

Nicolas Le Riche
A peine quelques minutes pour digérer la mort de Frédéri que la musique lancinante du Boléro fait apparaître les mains de Nicolas Le Riche et son rythme progressif qui frôle la folie que Frédéri venait d‘évoquer. C’est alors parti pour 15 mn de bonheur où le danseur fait montre de maîtrise absolue du geste et joue avec sa puissance, sa rapidité  et son ballon, sans être en reste avec ses regards expressifs, dans les pauses provocantes comme dans les sauts à la force brute.
Marie-Agnès Gillot, le samedi après-midi, paraît elle plus posée et mécanique, elle semble vouloir insister sur la musique avec un phrasé marqué un peu lourdement là où Nicolas Le Riche la survole avec légèreté et grâce.

Nicolas Le Riche

Nicolas est le lutin aérien qui semble grandir au fur et à mesure qu’il bondit et se déploie sur son tapis rouge, devenant lun leader charismatique expressionniste aux accents sexuels parfois très exacerbés alors que Marie-Agnès Gillot déploie ses bras tentaculaires pour envoûter plus discrètement le public.
Deux interprétations à l’opposé mais qui mènent de mains de maître un corps de ballet dirigé  avec autorité par Bruno Bouché et Yann Saïz et qui laissent la salle éblouie, debout au bord de l’extase le 29 au soir, alors que Nicolas Le Riche, épuisé, se laisse aller à une joie toute bonhomme. Un grand moment pour terminer cette très belle soirée des styles français du 20e siècle. 

Nicolas Le Riche

dimanche 23 octobre 2011

DVD Hommage à Jerome Robbins


EN SOL :
Musique de Maurice Ravel.
Chorégraphie de Jerome Robbins.
Avec Marie-Agnès Gillot et Florian Magnenet.

TRIADE :
Première mondiale.
Musique de Nico Muhly, commande de l'Opéra national de Paris.
Chorégraphie et costumes de Benjamin Millepied.
Avec Marie-Agnès Gillot et Laëtitia Pujol, Audric Bezard et Marc Moreau.

IN THE NIGHT :
Musique de Frédéric Chopin.
Chorégraphie de Jerome Robbins.
Avec Clairemarie Osta et Benjamin Pech, Agnès Letestu et Stéphane Bullion, Delphine Moussin et Nicolas Le Riche.

THE CONCERT :
Musique de Frédéric Chopin.
Chorégraphie de Jerome Robbins.
Avec Dorothée Gilbert, Stéphane Phavorin, Alessio Carbone et Emmanuel Thibault.

Ballet de l'Opéra national de Paris.
Orchestre de l'Opéra national de Paris, direction musicale Koen Kessels.

Enregistrement Haute Définition : Opéra de Paris (Palais Garnier), septembre 2008.
Produit par François Duplat et Antoine Perset.
Un film de Vincent Bataillon.
Bel Air Classiques


Clairemarie Osta - Benjamin Pech

Après avoir bien distribué l’hommage à Jerome Robbins sur le réseau télévisuel, Bel Air Classiques sort enfin le programme sur DVD, trois ans après son enregistrement.
L’affiche ayant été reprise l’année dernière avec quelques modifications de distribution, il aurait peut-être été souhaitable d’attendre pour la conservation numérique de cette soirée, mais la fraîcheur des ballets de Robbins et l’hommage de Benjamin Millepied dans leurs interprétations de 2008 sont néanmoins très intéressants.
 
Stéphane Bullion - Agnès Letestu

Sur l’ensemble de l’affiche, In The Night, semble se dégager comme l'opus majeur de la soirée, et permet de conserver un témoignage de la délicate Delphine Moussin dans le troisième pas de deux, alors que mis à part la captation de La Dame aux camélias, cette magnifique interprète n’a pas laissé beaucoup de témoignages de son art.


Nicolas Le Riche  - Delphine Moussin


samedi 22 octobre 2011

La Source 22 octobre-12 novembre 2011



La Source
Ballet en deux actes et trois tableaux
Livret d'après Charles Nuitter et Arthur Saint-Léon
Musique - Léo Delibes, Ludwig Minkus (version réalisée par Marc-Olivier Dupin)
Chorégraphie - Jean-Guillaume Bart
Décors - Eric Ruf
Costumes - Christian Lacroix
Lumières - Dominique Bruguière
Dramaturgie - Clément Hervieu-Léger, Jean-Guillaume Bart
Création

Orchestre de l'Opéra national de Paris
Direction musicale - Koen Kessels

Ludmila Pagliero (Naïla)
Argument (source : Opéra de Paris)
Argument écrit par Clément Hervieu-Léger et Jean-Guillaume Bart d'après celui conçu en 1866 par Charles Nuitter et ArthurSaint-Léon. Certains personnages ont été supprimés, notamment la Bohémienne, Morgab et le gardien du harem Sinjar. Le découpage musical a été revu en conséquence, certains passages ayant été remplacés par des extraits d'autres œuvres de Léo Delibes. Le compositeur Marc-Olivier Dupin a réalisé les révisions et les orchestrations musicales.

Les personnages Naila, esprit de la Source/Nouredda, promise au Khan/Dadje, favorite du Khan/Djémil, chasseur/Mozdock, frère de Nouredda/Zaël, Elfe de Naïla/Le Kahn/Elfes et Nymphes/Caucasiens et Caucasiennes/Odalisques

Mathias Heymann (Zaël)
ACTE 1 (Ludwig Minkus) 

PREMIERE PARTIE - INTRODUCTION FANTASTIQUE
Une clairière dans les montagnes du Caucase, une source qui coule entre les rochers. Le jour n'est pas encore levé abandonnant les lieux aux êtres immatériels qui peuplent la nuit. Au milieu de ce rituel nocturne qui voit les nymphes rendre hommage à la source, paraît soudain Zaël, lutin familier et bondissant. Mais bientôt le jour se lève. Les êtres fantastiques ont disparu. La clairière appartient de nouveau aux hommes. Seul Zaël est demeuré, observant caché, comme entre deux mondes. Un jeune chasseur vient se désaltérer à l'eau de la source. Il se nomme Djémil.

Vincent Chaillet (Mozdock )
DEUXIÈME PARTIE - LA CARAVANE DES CAUCASIENS
Entre alors une caravane de voyageurs. Le cortège s'organise autour d'une somptueuse litière recelant une beauté précieuse que l'on conduit vraisemblablement vers sa nouvelle demeure. Brûlant de voir celle que dissimulent tant de précautions, Djémil se cache pour observer à son tour.
Mozdock, à la tête de la caravane, ordonne d'établir le campement dans la clairière. Descendant de la litière et visiblement en proie à la mélancolie, sa sœur Nouredda, la jeune élue, danse entourée des autres femmes. Au milieu de ses suivantes, la jeune femme se dévoile peu à peu, révélant son incomparable beauté. Demandant aux femmes de s'éloigner, Mozdock invite alors sa sœur à danser: elle ne doit pas se laisser aller à la mélancolie.
Suivant les ordres de son frère, Nouredda continue de danser, tâchant tant bien que mal de dissimuler son inquiétude et sa tristesse. Tandis que Nouredda rejoint ses suivantes qui réajustent son voile sur son visage, les hommes se mettent à danser à leur tour.

Isabelle Ciaravola (Nouredda)
TROISIÈME PARTIE - LE MONDE DE NAILA
II est temps pour la caravane de se remettre en route. Mais au moment de partir, Nouredda aperçoit, en haut d'un rocher, une de ces fleurs de montagne à l'éclat singulier. Attentifs au moindre de ses désirs, les hommes de son escorte tentent de la cueillir pour la lui offrir. Aucun d'eux n'y parvient.
Djémil, qui assiste à la scène, décide alors de sortir de sa cachette pour essayer à son tour. Il connaît bien cet endroit et parvient rapidement à grimper au sommet du rocher. Aidé sans le savoir par Zaël, Djémil cueille la fleur tant convoitée et vient en faire présent à Nouredda. Celle-ci semble contente quoique son visage reste largement dissimulé. Djémil est fasciné et dans un élan irréfléchi, il arrache soudain le voile de la jeune fiancée pour contempler son visage à découvert. Nouredda recule en laissant tomber la fleur tandis que Mozdock et ses hommes se jettent sur Djémil et le rouent de coups. Enfin les voyageurs repartent abandonnant le jeune homme sans connaissance.

Ludmila Pagliero -  Karl Paquette (Djemil)

Le silence se fait dans la clairière. Le temps même semble s'arrêter. C'est alors qu'apparaît Naïla. Elle est l'esprit de la source. Naïla connaît Djémil qu'elle voit chaque jour parcourir la montagne. Elle s'approche de lui. Djémil reprend peu à peu connaissance. Mais troublé par cette soudaine apparition, le jeune homme ne sait s'il est bien revenu à la réalité.
Naïla recule faisant place aux nymphes qui apparaissent à leur tour. Djémil voudrait la suivre, mais les nymphes l'en empêchent. Accompagnée de Zaël et des elfes, Naïla réapparaît. Zaël tient la fleur que Djémil avait cueillie pour la belle Nouredda. Naïla révèle au jeune homme qu'il s'agit là d'un talisman auquel se soumettent tous les esprits de la forêt, un talisman qui la lie à la vie et à la mort.
Naïla demande à Djémil de lui dire ce qu'il souhaite. « Rejoindre cette jeune fille dont j'ai vu le visage, répond-il, et être vengé». Le confiant aux soins de Zaël, Naïla lui ordonne de partir. Elle lui promet d'exaucer son vœu.


ACTE II

PREMIER TABLEAU - LE PALAIS DU KHAN (Léo Delibes)

PREMIÈRE PARTIE - CHEZ LE KHAN

Dans le palais du Khan, les filles du sérail attendent l'arrivée de la nouvelle favorite. Le Khan fait son entrée, impatient de découvrir sa promise. Les odalisques dansent pour tenter de distraire le Khan. Au loin, le signal retentit soudain : la nouvelle fiancée arrive. Le Khan demande à ses femmes de sortir.
Accompagnée de son escorte, Nouredda est présentée devant le Khan. Celui-ci est ébloui de sa beauté. Tandis que la nouvelle favorite sort pour revêtir ses nouveaux atours, Mozdock ordonne à sa suite de célébrer les fiançailles du Khan. Un divertissement est donné en l'honneur de Nouredda.

Nolwenn Daniel (Dadjé)
Au milieu des danses et des réjouissances, on annonce l'arrivée de troubadours itinérants venus proposer leurs services au Khan. Celui-ci ordonne qu'on les fasse venir. Les troubadours font leur entrée, mais sous leurs costumes, il s'agit en réalité de Djémil suivi de Zaël et des elfes. Les troubadours multiplient les tours de magie au milieu de la cour, faisant apparaître et disparaître des cadeaux précieux. 

Isabelle Ciaravola - Christophe Duquenne (Le Khan)

Une dispute éclate entre Nouredda et Dadjé. Le Khan fait alors sortir les femmes pour faire revenir le calme. Seule reste Nouredda qui remarque soudain, parmi les présents, la fleur à l'éclat singulier qu'elle avait tant désirée en passant près de la source. Elle veut la prendre, mais Zaël s'en saisit avant elle. Semblant répondre à l'appel de la fleur, Naïla apparaît soudain au milieu de la foule. Nul ne sait comment elle est entrée dans le palais du Khan. Elle est là. Et chacun de s'étonner et de l'admirer.
Fasciné par la beauté de Naïla, le Khan ne parvient plus à la quitter du regard, oubliant en un instant les charmes de Nouredda. Il invite la jeune inconnue à parader à ses côtés. Ainsi Nouredda voit son étoile pâlir. Toujours vêtu en troubadour, Djémil tente de faire diversion.
La réaction du Khan à l'égard de Naïla plonge Mozdock et Nouredda dans l'incompréhension. Chez les circassiens, cette incompréhension cède bientôt la place à la colère. Nouredda, elle, est anéantie. Djémil tente d'attirer son attention.

Christophe Duquenne - Ludmila Pagliero


Le Khan n'a cure de cette agitation. Il invite Naïla à danser aux yeux de tous: la jeune femme régnera désormais seule sur son harem. Mozdock est hors de lui. Repoussant Djémil, Mozdock demande au Khan de s'expliquer. Mais celui-ci lui ordonne de partir sur le champ, lui et sa suite. Les circassiens sont contraints de quitter le palais du Khan. Les troubadours, emmenés par Zaël, les escortent avec provocation. Djémil est vengé, comme l'avait promis l'esprit de la source.


Mathias Heymann - Nolwenn Daniel
DEUXIÈME PARTIE - NOUREDDA HUMILIÉE
Humiliée, mortifiée, Nouredda, après avoir congédié son frère, reste seule dans le palais maintenant désert. Cherchant à la retrouver, Djémil revient sur ces pas. Il enlève alors son costume de troubadour et retrouve son apparence ordinaire. Les deux jeunes gens se font face et se reconnaissent. Naïla entre à son tour et les observe, témoin de l'amour de Djémil pour Nouredda. C'est alors que Mozdock revient chercher sa sœur pour partir. Il la surprend avec Djémil. Mais au moment où Mozdock s'apprête à se jeter sur Djémil, le temps semble soudain s'arrêter. Chacun est statufié, comme inanimé. Guidé par Zaël, Djémil prend Nouredda dans ses bras et quitte doucement les lieux. Quand Mozdock revient à lui, Djémil et Nouredda ne sont déjà plus là
Isabelle Ciaravola - Karl Paquette
DEUXIÈME TABLEAU - LE SACRIFICE (Ludwig Minkus, Léo Delibes)
Les nymphes prennent possession de la clairière et se mettent à danser avant de disparaître.
C'est alors que Djémil arrive, portant dans ses bras Nouredda inanimée. Zaël le conduit, cette même fleur toujours à la main. Mais bientôt Zaël se retire, laissant ainsi les deux jeunes gens. Au milieu des nymphes revenues, Naïla apparaît à son tour. Après la danse, Naïla demande à ses compagnes de quitter les lieux. Maintenant seule, Naïla regarde Djémil tenant Nouredda contre lui.
Isabelle Ciaravola

La voyant seule, Djémil s'adresse à Naïla. Il lui demande comment faire revenir à elle Nouredda. Naïla s'approche du jeune homme et semble vouloir le toucher. Djémil demeure interdit.
Naïla, surprise elle-même d'éprouver des sentiments humains, lui fait alors l'aveu de son amour pour lui: elle l'aime.
Djémil, désolé, lui redit sa fidélité à Nouredda. Naïla montre à Djémil la fleur que ce matin il avait cueillie pour plaire à la belle Nouredda. Grâce à cette fleur, elle peut accéder à ses désirs: Nouredda vivra et l'aimera, mais c'est elle alors qui perdra la vie.
Nouredda revient à elle tandis que Naïla semble s'épuiser peu à peu.  Nouredda et Djémil se rejoignent.
Naïla s'éteint dans les bras de Zaël.

Mathias Heymann - Ludmila Pagliero

Distribution de la Première mondiale, 22 octobre 2011
Naïla : Ludmila Pagliero
Djemil : Karl Paquette
Nouredda : Isabelle Ciaravola
Mozdock : Vincent Chaillet
Le Khan : Christophe Duquenne
Dadjé : Nolwenn Daniel

Jean-Guillaume Bart

dimanche 16 octobre 2011

vendredi 7 octobre 2011

Phèdre - Psyché

Stéphane Bullion - Marie Agnès-Gillot

La saison du Ballet a donc commencé par cette soirée Phèdre-Psyché,  tintamarre  et  choc visuel dont on peut tirer quelques richesses et satisfactions, mais pas forcément de grands émois.
Comme souvent un peu de remous dans les distributions a tiré le spectateur de sa torpeur et parfois de sa circonspection, en, sinon provoquant l’exaltation, permettant de suivre jusqu’au bout avec un intérêt renouvelé ce qui s’annonçait comme une routine à trois distributions relativement peu originales dans les deux ballets constituant cette affiche.

D’abord sur Phèdre de Serge Lifar, Agnès Letestu a dû renoncer à sa dernière apparition laissant Marie-Agnès Gillot gagner amplement à côtoyer Stéphane Bullion et Yann Saïz qui avaient contribué la veille au triomphe indiscutable d’Agnès Letestu. 

Stéphane Bullion - Yann Saïz

Même si préférer la force à la psychologie peut-être discutable ou argumentable pour imposer cette Phèdre, Marie-Agnès Gillot a dû, par obligation, se mettre à l’écoute de ses deux partenaires plutôt fins et réflexifs dans leurs compositions théâtrales, très habités par leurs rôles. Stéphane Bullion et Yann Saïz avaient conçu Thésée et Hippolyte dans un mélange de jeux subtils, de regards riches de sens, de pauses marquées qui donnaient parfois une impression illusoire de ralenti, et alors qu’elle n’était pas poussée à l’extrême par l’Oenone de Sabrina Mallem qui n’a pas le tranchant d’Alice Renavand, la tonalité d'ensemble a fortement atténué l'esprit mécanique qu'elle avait voulu donner en forçant les traits de l'héroïne.

Stéphane Bullion
C’est au final, peut-être dans cette représentation inédite de dernière minute  que sa Phèdre a pu s’exprimer le mieux. Yann Saïz et Marion Barbeau, les nouveaux venus de la série ont quant à eux restitué la théâtralité de Lifar, avec tact et justesse dans le pas de deux symbolique de l’amour si peu valorisant pour les danseurs.

Stéphane Bullion - Clairemarie Osta

Sur la création d’Alexeï Ratmansky, défection également donc de Benjamin Pech qui, si elle a encore sollicité la flexibilité remarquable de Stéphane Bullion dans l'adaptation aux situations d'urgence, a profité pleinement à Clairemarie Osta, enfermée jusqu'alors par l’interprétation peu inspirée, loin du féerique ciblé, de son partenaire désigné à l’origine. Même si la fluidité du partenariat s’est réglée au fur et à mesure dans ses deux premières avec ses nouveaux partenaires, Clairemarie Osta a mis en oeuvre ses immenses qualités dramatiques à la fois avec Stéphane Bullion, avec qui elle a commencé à danser la saison dernière dans Caligula et Les Enfants du Paradis, et  bien sûr Mathieu Ganio, partenaire plus habituel ; celui-ci n'a pourtant n’a pas été envoyé au feu en premier, ce qui  a d’ailleurs hélas privé pour l’occasion Stéphane Bullion de deux Thésée, qu'il avait déjà eu peu de temps de répéter en raison du remplacement impromptu d'Hervé Moreau sur la Première le 22 septembre.

Stéphane Bullion - Clairemarie Osta - Alice Renavand

Ces deux associations inédites et pourtant réussies n’ajoutent rien à l’indigence de la créativité d'Alexeï Ratmansky mais ont vraiment aidé à apporter une nouvelle vision sur le ballet, un peu trop tourné à la sophistication mondaine par Aurélie Dupont et expédié à toute vitesse par une Dorothée Gilbert paraissant quelquefois pressée d’en finir (ce qui est compréhensible) mais dont la recherche du plaisir personnel a souvent laissé Mathieu Ganio au bord du chemin. Avec Clairemarie Osta, celui-ci s’est installé dans un dialogue montrant une vision du personnage simple mais agréable, répondant bien à la douce candeur d'une Psyché rêveuse, alors que Stéphane Bullion, toujours pénétré de son Eros ludique et riant, servait avec bonheur cette magnifique danseuse à l’apogée de son épanouissement artistique.

Le Jeune Homme nu (H.Flandrin, 1855) - Stéphane Bullion
Pour le reste, les  50 minutes du ballet s’égrenaient longuement comme lorsqu’on observe un sablier dont on a  peur qu’il ne s’engorge, la musique de César Franck, larmoyante à mourir faisait passer celle de George Auric pour un chef d'œuvre d’originalité! 
Parfois, l'esprit vagabondait mais aussitôt les inspirations du chorégraphe se dressaient individuellement, évidentes dans le Dream de Frederick Ashton, le Casse-Noisette de Maurice Béjart ou même le Alice in Wonderland de Derek Deane (mais il n’a pas eu l’impudence de mettre un lapin… quoi que… ) ou même lorgnant du côté de la peinture avec Hippolyte Flandrin et son Jeune Homme au bord de la mer pour son Eros boudeur, voire évoquaient les portés glissés sur le dos vus très récemment chez José Martinez… et d’autres emberlificotages des bras à la Balanchine… Ce n'est pas en l'esprit forcément rédhibitoire, mais ici à la fin, cela faisait beaucoup, le temps était passé, mais à quoi bon ?

Stéphane Bullion - Clairemarie Osta


samedi 1 octobre 2011

Eros et Psyché

Stéphane Bullion - Clairemarie Osta