Junior Addict |
Wayne McGregor surfe sur les idées qui l’inspirent, peut-être ne faut-il pas chercher dans ses explications souvent intellectuellement bien documentées, autre chose que des catharsis, nécessaires et sublimant l’idée de sa danse électrique plus pathologiquement ancrée dans le(s) sens des mouvements que dans le mouvement des sens, prenant naissance dans une puissance de l’image et de l’enchaînement des figures, mais finalement ici, en essence anatomiste. Dans l’Anatomie de la sensation, l’appui sur la musique de Mark-Anthony Turnage, elle-même une expérience de confrontation entre son vécu et sa perception de l’œuvre du peintre, donne une ouverture au-delà du contact linéaire à Francis Bacon.
Si de Bacon, il semble donner l’écho d’un univers, plus que de l’œuvre elle-même, Wayne McGregors’approprie avec bonheur des images synthétiques prises plutôt à Gilles Deleuze ou John Maybury, comme ce fameux duo masculin introductif ou ce final, fin en soi d’un monde vécu par Bacon, que dans la production parfois symbiotique du peintre irlandais. Ainsi la conclusion répond à l’ouverture, comme un écho académique où le développement du propos prend corps dans les sept chapitres qu’elles encadrent.
Sweet and Decay |
Mais la force de Wayne McGregor est qu’il livre une œuvre esthétique qui a une véritable ligne grâce à un vocabulaire qui lui est propre, des courbes des corps, des enchaînements saccadés mais toujours stylisés. Celle-ci est placée dans une scénographie et des lumières bien pensées qui entraînent un plaisir visuel simple et brut.
Cet aspect permet aussi de recevoir l’Anatomie de la sensation sans un travail intellectuel que, bien sûr, chacun peut réaliser mais qui nécessite sans doute une recherche que d’aucun n’est pas forcément à même de faire, que ce soit par manque de temps, de capacité ou d’intérêt.
Shout |