jeudi 9 octobre 2014

Harald Lander - William Forsythe





Affiche mixte pour rentrée ardue avec Etudes, ballet d’Harald Lander qui requiert une virtuosité aiguë seyant mal à un début de saison alors que les corps se cherchent après le repos estival. Est-ce pour cette raison qu’un certain nombre d’Etoiles manquait cruellement à l’appel ? De fait, peu de distributions, peu d’enchantements suscités par des solistes solides mais concentrés sur la technique et faisant l’impasse sur l'artistique, musicalité mise à mal sur cette partition, il est vrai peu inspirante. L’excellence technique se perçoit dans le corps de ballet au fur et mesure de la soirée même si au finish, et sans doute pour les même raisons, il a manqué aussi un peu de temps de réglages dans la synchronisation des ensembles.

Amandine Albisson -  Audric Bezard - Florian Magnenet

Woundwork1 et sa construction épurée semblait aussi un peu souffrir d’un manque d’appropriation artistique si l’on excepte la magistrale composition de Marie-Agnès Gillot, plus que jamais ici liane au corps signifiant trouvant sa raison d’être. Mention spéciale également à Audric Bezard, véritable caméléon de cette triple affiche, dansant  dans les trois ballets, parfois dans deux par soir, avec un style qui lui est propre mais se glissant dans les trois rôles différents avec le même enthousiasme. Laëtitia Pujol et Alice Renavand ont montré de belles sinuosités par moment mais le second couple de Woundwork1 est en retrait dans la conception du ballet comme on avait pu le voir en 2012 où même Nicolas Le Riche n’avait rien su en faire.

Audric Bezard - Marie-Agnès Gillot

L’explosion et la créativité artistiques se sont donc retrouvées sur Pas./Part drainé par un patchwork musical ne laissant aucun répit. L’œuvre de Forsythe capte l’attention dans des moments calmes qui rappellent les sinuosités du ballet précédent et fait jaillir sa bonne humeur dans des instants plus rapides et d’autant plus virtuoses, parfois acrobatiques, parfois plus esthétiques, mais où chaque soliste a montré une formidable musicalité et un enthousiasme communicatif.
Alessio Carbone - Pauline Verdusen

La série s’est donc terminée sous le signe du gala pour les adieux de Brigitte Lefèvre. Suite de danses et Aunis n’ont pas apporté grand-chose à la soirée mais l’ambiance était décontractée et festive sur scène et dans la salle, lorsqu’à l’issue du défilé du ballet, la directrice de la danse a tiré sa révérence au milieu des danseurs (futurs, anciens et actuels) et des techniciens.