jeudi 17 décembre 2009

Hommage aux Ballets Russes 16 décembre 2009


Le spectre de la rose
Mathias Heymann & Nina Kaptsova



L'après-midi d'un faune
Emilie Cozette & Nicolas Le Riche
et
Amandine Albisson, Peggy Dursort, Juliette Gernez, Emilie Hasboun, Marie-Isabelle Peracchi & Karine Villagrassa


La mort du cygne
Musique - Camille Saint-Saëns, Le Cygne (le Carnaval des animaux, 1886)
Chorégraphie d'après Michel Fokine (1907) réglée par Ghislaine Thesmar
Harpe - Emmanuel Ceysson
Violoncelle - Cyrille Lacrouts
Ballet entré au répertoire de l'opéra de Paris le 27 janvier 1960
Marie-Agnès Gillot


Shérérazade pas de deux
Argument d'après Les Contes des mille et une nuits - Léon Bakst et Michel Fokine
Musique - Nikolaï Rimski-Korsakov, Suite Symphonique Op. 35 (1888)
Chorégraphie - Michel Fokine (1910)
Costumes - Léon Bakst
Violon Solo - Maxime Tholance
Ballet entré au répertoire de L'Opéra de Paris le 25 avril 1951
Agnès Letestu & Nikolaï Tsiskaridze


Le tricorne, Pas de deux
Maria Alexandrova & José Martinez


Giselle, Pas de deux Acte II
Aurélie Dupont & Ruslan Skvortsov


Le Lac des cygnes, pas de trois du cygne noir, Acte III
Musique - Piotr Ilyitch Tchaikovski (1877)
Chorégraphie - Rudolf Noureev d'après Marius Petipa (1894)
Costumes - Franca Squarciapino
Version de Rudolf Noureev créée à l'Opéra de Paris le 20 décembre 1984
Stéphane Bullion, Karl Paquelle & Svetlana Zakharova


Pétrouchka
Yann Bridard, Natalia Osipova & Benjamin Pech


Cette soirée de gala qui s’annonçait alléchante s’est révélée moins festive que prévu avec des solistes jamais vraiment indemnes de tout reproche, soit technique, soit dramatique. Ce type de gala est souvent contre productif quand on veut voir de l’art et du lyrisme, et si, comme c’était le cas ici, on veut l’articuler autour d’un thème, on s’éloigne trop des morceaux habituels qui se prêtent aux feux d’artifice qui permettent en dix minutes de montrer toute la technique qu’on possède. Lorsqu’il s’agit plutôt d’évoquer de l’art et de la poésie, c’est souvent mission impossible et le répertoire des Ballets russes est plutôt dans un registre difficilement mobilisable.

Stéphane Bullion & Svetlana Zakharova

Dans le Spectre de la rose, Mathias Heymann, un peu fragile dans ses réceptions s’est avéré très éthéré mais somme toute peu intéressé par sa partenaire, Nina Kapstova qui devait se raconter son histoire d’amour dans sa tête, rien ne se passant sur scène comme la jeune fille énamourée aurait pu se l’imaginer…
Pour une raison obscure, Marie Agnès Gillot avait été choisie pour danser la Mort du Cygne et son rendu du volatile n’avait rien qui pouvait faire penser à une mort tranquille et poétique. Une erreur de casting.
Avec les orientalismes de Schéhérazade, le volcan Tsiskaridze, parfois un peu à la limite, s’est efforcé de dégeler Agnès Letestu, avec quelques succès vers la fin, mais les ébats promis sont restés strictement professionnels et les contacts peu enflammés…
Bien sûr, le Tricorne a bénéficié de deux tempéraments d’exception, mais ce pensum assomme très vite dans sa répétitivité sans grande inventivité et sans aucun charme.

Natalia Osipova & Yann Bridard

Même si Aurélie Dupont a dû danser ce pas de deux des dizaines de fois, elle paru un peu tendue dès son entrée et son partenaire s’il n’a pas démérité s’est montré un peu terne dans sa variation.
Terne n’est pas le mot qu’on peut qualifier à la prestation de Svetlana Zakharova, mais elle a oublié qu’elle n’était pas seule sur scène et Stéphane Bullion et Karl Paquette ont paru se contenter entre eux. Les seuls moments qui pouvaient évoquer l’ensemble du ballet où Odette et Rothbart sont sensés embobiner Siegfried se sont alors réduits à Rothbart s’amusant avec le Prince… Cela n’aurait peut-être pas déplu à Noureev…
Peut-être la seule réelle satisfaction de la soirée vient alors avec une Natalia Osipova s’accommodant très bien de son rôle poupée-ballerine entre les éprouvés Yann Bridard et Benjamin Pech, irrésistibles chacun dans leur domaine…