Cette oeuvre s'appelle Répliques et est présentée du 7 au 22 novembre 2009 au Palais Garnier.
Nicolas Paul |
Nicolas Paul, sujet du ballet, s’est lancé très tôt dans la chorégraphie. Il définit au fil de ses créations, des œuvres au vocabulaire précis et riche dans un style élaboré et facilement reconnaissable. Sa gestuelle très distincte, proche du sol et multi-angulaire, s’offre à des personnages pénétrés d’une lecture interne de l’interprétation qui s’ouvre à la fois sur une idée narrative souvent à peine effleurée, plus que sur des compositions structurées autour d’une histoire, évoquée le plus souvent en filigrane ou par impression. Les chorégraphies peuvent alors s'aborder en se laissant porter ou absorber par l'atmosphère mais aussi dans une lecture plus profonde comme des constructions intellectuelles.
La structure des œuvres repose alors sur un commentaire d’ambiances liées étroitement à la musique où les choix musicaux du chorégraphe sont moteurs de l’idée chorégraphique, comme on peut le voir dans Gesualdo, peut-être son œuvre la plus mystique mais aussi la plus aboutie jusqu’à présent qui regroupe toutes les caractéristiques de son style.
Gesualdo est une pièce très tendue avec une gestuelle très puissante et très marquée ; même dans les passages les plus lents de la musique de Don Carlo Gesualdo da Venosa où la quintessence de la vie du célèbre compositeur est abordée par prisme, des états et des ambiances fortement mises en exergue, visuellement et chorégraphiquement déroulent une progression intense qui va de paire avec les choix musicaux, l’intégration d’un madrigal entre des extraits de musique sacrée qui commencent par une lectio.
C’est aussi le cas d’Akathisie, pièce très courte à l’idée simple qui décline le thème dans les attitudes du danseur comme un dialogue recherché entre la musique de Jean-Sébastien Bach et les effets de la maladie où l’intériorité de l’interprète s’oppose parfois à la gestuelle très forte et crée ainsi le cœur de l’œuvre.
Si ses différentes créations dans le passé se sont souvent ancrées sur des musiques plutôt baroques avec un goût prononcé pour Jean-Sébastien Bach, l’utilisation par exemple de Terry Riley dans Quatre Figures dans une pièce est exploitée dans toute son énergie et permet d’ouvrir sur des mouvements différents très structurés tout en respectant ce vocabulaire qu’il instaure au fil de ses créations.
La musique de György Ligeti choisie pour Répliques s’associe donc dans le cadre de la création à l’Opéra de Paris d’un décor élaboré par l’architecte Paul Andreu assorti des lumières de Madjid Hakimi et des costumes de la créatrice de mode Adeline André, habituée des arts de la scène.
On peut toujours interpréter le vol des oiseaux, 2001
Deux prisonniers, deux tortionnaires, 2002
Akathisie, 2003
Bach-Suite 3, 2004
Sonate en trio, 2006
Entre d et e, Entre deux, Antre de, 2006
Gesualdo, 2006
Nun komm’ der Heiden Heiland, 2006
Anna, 2006
Quatre figures dans une pièce, 2007
Bubble, 2007