Le ballet d'Emanuel Gat dépeint en 25 minutes, un univers uniquement féminin vêtu de noir, un corps de ballet sur pointe qui entoure deux solistes pieds et jambes nus, des vagues, des mouvements envoûtants mais souvent redondants et peu marquants. Les solistes se démarquent par une gestuelle différente, plus syncopée, rompant avec la sérénité de la musique de John Dowland.
La faiblesse de cette chorégraphie réside un peu dans cette primauté de l'esthétique sur l'action et la cohérence dans l'enchaînement des mouvements. On ne cherche pas un propos dans un ballet non narratif mais un minimum de construction est nécessaire pour dresser un fil directeur et la chorégraphie n'a pas assez de force pour juste flirter sur une ambiance...
White Darkness
La faiblesse de cette chorégraphie réside un peu dans cette primauté de l'esthétique sur l'action et la cohérence dans l'enchaînement des mouvements. On ne cherche pas un propos dans un ballet non narratif mais un minimum de construction est nécessaire pour dresser un fil directeur et la chorégraphie n'a pas assez de force pour juste flirter sur une ambiance...
White Darkness
L'ambiance forte et compacte est présente avec le ballet suivant. Dans White Darkness, Nacho Duato évoque la drogue que les danseurs manipulent tout au long du ballet, qui tombe du ciel, résiste sous leurs pieds, part intégrante de la représentation. Ici, le propos se déplace donc d'une histoire à un sujet, plutôt que de rapport entre les danseurs, les liens s'établissant entre la poudre et les acteurs.
Joie, excitation, dépendance, différents stades, différents mouvements se déploient dans un ensemble dense, poli et esthétiquement très recherché.
Le corps de ballet -en fait quatre couples- est particulièrement dynamique, les danseurs rivalisent de prouesses techniques et esthétiques à un rythme qui ne faiblit jamais, même dans les passages lents qui sont dotés d'une gestuelle intense et dramatique.
Stéphane Phavorin dont c'était le retour sur scène après une longue absence et malheureusement pour une unique prestation, est absolument merveilleux, notamment dans un solo à couper le souffle que ses successeurs ont eu du mal à égaler. Christophe Duquenne parfait de précision et d'imposition dans un exercice de fluidité dont il est passé maître forme avec Aurelia Bellet un duo tonique et incisif. Alice Renavand et Muriel Zusperreguy s'insèrent avec acidité dans le quatuor masculin.
Les deux solistes, Stéphane Bullion et Marie-Agnès Gillot, sont à la hauteur du défit posé par ce sujet qui pourrait vite tourner à la patronisation. Très en phase avec musique et propos chorégraphique, ils imposent leur maîtrise technique et dramatique avec autorité, des moments d'intensité sublimés par une danse précise et puissante.
Joie, excitation, dépendance, différents stades, différents mouvements se déploient dans un ensemble dense, poli et esthétiquement très recherché.
Le corps de ballet -en fait quatre couples- est particulièrement dynamique, les danseurs rivalisent de prouesses techniques et esthétiques à un rythme qui ne faiblit jamais, même dans les passages lents qui sont dotés d'une gestuelle intense et dramatique.
Stéphane Bullion, un peu maléfique....
Lors de la première, les danseurs sont époustouflants. La deuxième distribution est un peu moins démonstrative car moins en phase avec le rythme infernal de la chorégraphie, certains danseurs plus en difficulté avec les mouvements.Stéphane Phavorin dont c'était le retour sur scène après une longue absence et malheureusement pour une unique prestation, est absolument merveilleux, notamment dans un solo à couper le souffle que ses successeurs ont eu du mal à égaler. Christophe Duquenne parfait de précision et d'imposition dans un exercice de fluidité dont il est passé maître forme avec Aurelia Bellet un duo tonique et incisif. Alice Renavand et Muriel Zusperreguy s'insèrent avec acidité dans le quatuor masculin.
Les deux solistes, Stéphane Bullion et Marie-Agnès Gillot, sont à la hauteur du défit posé par ce sujet qui pourrait vite tourner à la patronisation. Très en phase avec musique et propos chorégraphique, ils imposent leur maîtrise technique et dramatique avec autorité, des moments d'intensité sublimés par une danse précise et puissante.
Marie-Agnès Gillot et Stéphane Bullion
Marie-Agnès Gillot, victime inconsciente voire insouciante, déploie avec contraste sa silhouette impressionante dans ce combat. Stéphane Bullion, plus subtile, noirceur retrouvée, excelle encore une fois à provoquer des frissons de son allure parfois menaçante, parfois par sa puissance brutale. C'est la force d'un personnage mais aussi d'un corps qui commence à établir un style. Le dialogue avec Marie-Agnès Gillot est musclé et l'effet dans l'ambiance assuré... Un grand moment.
MC14/22, Ceci est mon corps
MC14/22, Ceci est mon corps
Dans MC14/22, ceci est mon corps, Angelin Preljocaj travaille sur le corps et les rapports entre hommes dans le contexte du sacré mais aussi tout simplement de la vie et de la société. Ici, l'évangile selon Saint-Marc sert de point de départ à la multiplication des corps de christs en représentation et aussi en action.
La Cène ponctue le coeur de l'oeuvre avec des instants figés autour desquels prennent place des attitudes et des poses qui rappellent le travail des peintres au cours des siècles. Des attitudes modernisées empruntes des thèmes qui ponctuent la vie, la maîtrise du corps à travers des pulsions propres à l'individu, un constant renouvellement de l'activité.
Le ballet d'Angelin Preljocaj est très bien construit sans aucun temps mort, une série de tableaux qui abordent avec le même dynamisme des thèmes faisant des allers et retours entre la religion, l'imposition dogmatique d'une idée figée de la normalité en question, l'interprétation des corps qui se déchaînent dans une puissance contrôlée, une sexualité qui d'évidence ne cherche pas les sentiers battus, des évocations qui contrecarrent les idées reçues... Une oeuvre forte.